TROUBLES SEXUELS

Prévention, symptômes, traitements des troubles sexuels chez l’homme et la femme

The Expert : Question2Santé.com
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Le trouble sexuel est un problème lié à la sexualité auquel de nombreuses personnes font face : homme, femme, en couple ou célibataire… Mais très peu osent en parler à leur médecin tant que le problème n’est pas très grave et que la vie de couple n’est pas encore menacée.

Les troubles sexuels sont assez fréquents, entre 30 et 45% de la population, mais la plupart des cas sont traitables.

Pour aider les hommes et les femmes à avoir une vie de couple épanouie et une relation intime toujours satisfaisante, cet article leur accompagne dans la détection et le traitement des troubles sexuels, une difficulté qui n’est pas toujours évidente à surmonter pour certaines personnes.

Le traitement des troubles sexuels se fait par médicament lorsque la cause est physique, et par psychothérapie lorsque la cause est psychique. Mais il se peut que les deux traitements soient combinés pour avoir un meilleur résultat.

Les traitements abordés sur notre site : 

Dans ce guide, vous trouverez tous  nos conseils pour détecter un trouble de la sexualité chez vous ou votre partenaire et nos solutions pour y remédier.

Définition et classification des troubles sexuels

Qu’est qu’un trouble sexuel ?

Le trouble sexuel est un problème survenant lors d’une phase du cycle de la réponse sexuelle. Il empêche alors la personne ou le couple d’apporter ou d’éprouver de la satisfaction lors d’une relation sexuelle.

Les troubles sexuels regroupent donc l’ensemble des facteurs bloquants, d’ordre physiologique ou psychologique, qui empêchent une personne d’entretenir un rapport sexuel complet et satisfaisant.

Qui est touché par ces troubles ?

Les troubles sexuels sont particulièrement fréquents. Des études ont montré que 4 à 9% des hommes présentent un trouble érectile et que 4 à 10% ont un problème d’éjaculation. La prévalence du trouble sexuel chez la femme est particulièrement élevée, 25 et 63%. La plupart des femmes souffrant de trouble sexuel ont des problèmes de désir sexuel et d’orgasme.

Malgré cette fréquence, aucune étude épidémiologique n’a été menée au cours de ces années pour déterminer si tous les cas peuvent être classés en tant que « maladies ».

Tous les hommes et les femmes de différents âges peuvent souffrir d’un trouble sexuel, mais certaines personnes peuvent présenter un risque élevé. C’est le cas des personnes qui ont des problèmes cardiovasculaires, psychiques, hypertension, diabète, stress, anxiété, manque de confiance en soi, âges avancés…

causes troubles sexuels

Comme indiqué plus tôt, le trouble est un problème qui peut toucher tout le monde et se manifester à tout âge même s’il y a une population à risque.

Chez l’homme, un bon nombre de personnes est touché par ce trouble sexuel :

  • difficultés à atteindre l’orgasme (8%),
  • éjaculation prématurée (5%)
  • pannes d’érection (10%).

Chez la femme, le nombre de femmes concernées serait d’environ :

  • 7% (difficultés à atteindre l’orgasme),
  • 35% (manque de lubrification),
  • 46% (troubles du désir sexuel)
  • 25% (douleurs lors des rapports sexuels).

Les symptômes

Les problèmes sexuels sont généralement appelés dysfonctions sexuelles par les médecins. Comme chez les hommes que chez les femmes, les symptômes peuvent être différents d’un trouble à l’autre, mais il y a cependant des symptômes qui sont reconnaissables et permettent aux médecins de connaitre les troubles sexuels.

Les symptômes des troubles sexuels chez l’homme se caractérisent par une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection satisfaisant lors d’un rapport sexuel, une absence d’éjaculation ou une incapacité à contrôler au moment de l’éjaculation.

Chez les femmes, les troubles sexuels se traduisent généralement par une incapacité à atteindre l’orgasme, une lubrification insuffisante avant et pendant le rapport sexuel ou une incapacité à détendre les muscles vaginaux pour permettre la pénétration.

Quelques symptômes peuvent aussi être visibles chez les hommes et les femmes, c’est le cas de la baisse du désir, la douleur pendant les rapports sexuels ou encore l’incapacité à atteindre un orgasme.

Classification des troubles sexuels

Dans notre quotidien, on peut classer les troubles sexuels autant chez l’homme que chez la femme en 4 groupes :

  1. Troubles du désir sexuel, se reconnait lorsque l’individu ou son partenaire n’est pas intéressé par le sexe ou lorsque l’un des deux partenaires présente une diminution du désir sexuel par rapport à son habitude. A noter que la baisse de désir sexuel peut s’accroitre avec l’âge.
  2. Troubles de la stimulation sexuelle, lorsque l’individu ne ressent pas de réponse sexuelle ou lorsqu’il ne parvient pas à maintenir une excitation malgré une stimulation sexuelle.
  3. Troubles de l’orgasme, lorsque l’individu ne parvient pas à obtenir un orgasme.
  4. Troubles douloureux sexuels, lorsque l’individu ressent des douleurs pendant ou après la pénétration.

Les troubles sexuels constituent un véritable problème dans la vie de couple. Cependant, il est important de se communiquer que ce soit pour les prévenir ou les soigner. En effet, les troubles sexuels peuvent être traités lorsque les causes sont déterminées.

Les troubles sexuels courants chez l’homme et la femme

Qu’elles soient d’origine psychologique ou physiologique, les troubles sexuels peuvent être traités. Les manifestations peuvent varier selon le sexe de l’individu, mais ces troubles sexuels peuvent être pour retrouver l’ancienne habitude sexuelle et surtout pour satisfaire et partager le plaisir.

Chez l’homme

Les principaux troubles sexuels qui touchent bon nombre d’hommes sont la dysfonction érectile, le priapisme, les troubles de l’éjaculation (éjaculation précoce ou retardée), l’anorgasmie et la baisse de libido.

troubles sexuels homme

La dysfonction érectile ou Impuissance

La dysfonction érectile chez l’homme est cette incapacité ponctuelle ou permanente à maintenir une érection satisfaisante en vue d’une relation sexuelle. Il est cependant utile de différencier l’impuissance sexuelle des pannes occasionnelles. Ces dernières sont ponctuelles et dues surtout au stress, à la fatigue, à l’alcool, au tabac ou à l’obésité.

On ne peut parler d’impuissance que si le problème persiste sur une période de plus de 6 mois. Les pannes sexuelles chroniques constituent un trouble sexuel de plus en plus fréquent chez les hommes avec environ 30% chez la quarantaine.

Symptômes
L’impuissance ou la dysfonction érectile se manifeste par l’incapacité à maintenir la verge en érection.

Si le manque de rigidité de la verge en vue d’une relation sexuelle s’étale sur une longue période au-delà de 6 mois, on parle d’impuissance et non plus de pannes occasionnelles.

A noter que l’érection spontanée le matin ou la nuit est la manifestation d’un bon fonctionnement du système mécanique et hormonal. Son absence peut déjà indiquer un problème érectile.

Causes probables
Il y a deux principales causes à la dysfonction érectile : causes psychologiques et causes physiologiques.

On parle de causes psychologiques lorsque l’individu présente un bon fonctionnement érectile lorsque ses pensées tombent dans l’inconscient, c’est-à-dire pendant le sommeil.

La capacité physique de l’individu à contracter une érection est en bon état, mais l’absence de stimulus nerveux au niveau du cerveau reste un facteur bloquant. Dans la plupart des cas, cette absence est provoquée par un problème émotionnel.

Les causes physiologiques sont surtout liées à des maladies : cardio-vasculaires (Athérosclérose), hypertension artérielle, diabète, traumatisme du petit bassin, déformation pénienne, tumeurs, Parkinson, Alzheimer, sclérose en plaques ou troubles hormonaux.

Traitements possibles
L’impuissance peut être traitée complètement jusqu’à sa disparition grâce au développement de nombreux traitements qui sont de plus en plus efficaces.

La première solution est de stimuler à nouveau le désir sexuel si la cause est psychologique. Un traitement médical est ensuite introduit pour permettre aux patients de retrouver une érection pour un rapport sexuel satisfaisant.

Le Sildénafil reste le médicament le plus populaire contre l’impuissance avec les pilules Viagra, Levitra et Cialis.

Mais on trouve actuellement de nombreux autres médicaments toujours sous forme de pilules et à base de Phosphodiestérase de type 5 tels que le Vardénafil, le Tadalfil et le Spedra.

D’autres solutions sont aussi proposées aux patients après la prise du médicament pour un meilleur résultat : injections intra-caverneuses (Carverject, Edex), vacuum ou pompe à érection, crème (Vitaros), implant pénien et traitement psychologique des dysérections.

Le priapisme

Le priapisme est une érection anormale de la verge sur un temps prolongé, plus de 2 heures. Ce trouble sexuel est douloureux et survient sans la montée de la libido, c’est-à-dire en dehors d’une excitation sexuelle et n’aboutit pas à une éjaculation. Comme les autres troubles sexuels, le priapisme peut frapper à tous les âges.

Symptômes
L’érection s’installe et se prolonge sans même que l’individu soit excité. Le début de l’érection n’est pas douloureux, mais la douleur gagne de l’ampleur après quelques heures.

La verge est dure, mais uniquement au niveau du corps caverneux entourant le canal de l’urètre alors que le corps spongieux et le gland restent mous. Il devient donc impossible d’uriner.

Causes probables
Le priapisme peut être causé par certains troubles dans l’organisme tels que le drainage sanguin par les veines du corps caverneux, les hémopathies (drépanocytose, leucémies, troubles de la coagulation sanguine), le syndrome myéloprolifératif, l’infection de l’appareil urinaire. Les causes du priapisme peuvent être aussi psychiques.
Traitements possibles
Le traitement du priapisme doit intervenir le plus tôt possible pour éviter les séquelles. Si le priapisme persiste au bout d’une heure, il est recommandé de tenter plusieurs douches froides ou de prendre des calmants légers.

Un traitement médical auprès du service urologie est indispensable si le priapisme dépasse 3 à 4 h. une intervention chirurgicale est nécessaire pour rétablir le drainage normal du sang.

Un traitement à base de médicament contenant un alphastimulant est parfois requis lorsque le patient souffre d’un priapisme non ischémique (sans arrêt de la circulation).

Dans des cas extrêmes, il est nécessaire de réaliser une anastomose spongiocaverneuse pour évacuer la pression sur le corps caverneux.

L’éjaculation précoce

L’éjaculation précoce est un trouble sexuel qui constitue souvent un sujet de moquerie comme étant relié à un manque d’expérience sexuel alors que dans la réalité, c’est totalement faux.

L’éjaculation précoce se traduit par une éjaculation bien avant le moment, ce qui ramène souvent les médecins et la plupart des hommes à se demander le temps qu’il faut avant d’éjaculer étant donné qu’il n’existe pas de norme.

Cependant, il est important pour l’homme de retarder le moment de l’orgasme afin de participer au jeu sexuel pendant le rapport et de le synchroniser avec le partenaire dont l’orgasme survient toujours bien plus tard.

Symptômes
Lors de l’acte sexuel, l’homme est incapable de retenir son orgasme qui se traduit par l’éjaculation prématurée du sperme. Il arrive même que ce moment survienne bien avant la pénétration.

L’éjaculation précoce crée donc une grande frustration autant chez l’homme que chez la femme. L’homme trouve le rapport sexuel bien trop court et la femme est frustrée de ne pas s’épanouir sexuellement.

Dans certains cas, l’homme est pris comme étant incapable de satisfaire la femme. Le traitement est donc impératif pour préserver la vie de couple, à commercer par la communication dans le couple.

Causes probables
Comme l’éjaculation précoce n’est pas une maladie, il est difficile de déterminer les véritables causes.

Cependant, ce trouble sexuel est souvent associé à des problèmes psychologiques spontanés comme l’angoisse, le stress, l’anxiété et la nervosité et l’insomnie.

Mais on peut aussi associer ce problème rencontré par une large proportion d’hommes par la consommation de certains médicaments, tabacs, alcools ou drogues.

Traitements possibles
De nombreux traitements sont actuellement disponibles pour l’éjaculation précoce. Cependant, ils ne soignent pas le problème, mais retardent seulement le mécanisme de l’éjaculation.

Et dès que la prise de médicament est arrêtée, le trouble revient. Les médicaments comme le Priligy ou Emla permettent donc d’apprendre à contrôler son excitation et son éjaculation, mais la consultation d’un sexologue est toujours conseillée.

Le traitement peut être accompagné d’exercice de relaxation.

L’éjaculation retardée

L’éjaculation retardée est l’autre trouble de l’éjaculation que beaucoup d’hommes font face.

Comme l’éjaculation précoce, l’éjaculation retardée menace l’épanouissement sexuel et crée une frustration chez les deux partenaires. Ce trouble sexuel se traduit par l’incapacité à atteindre l’éjaculation.

Symptômes
Lors de l’acte sexuel, l’homme est incapable de parvenir à l’orgasme.

Les hommes souffrant d’éjaculation retardée sont considérés comme les meilleurs amants. Ils permettent à leurs partenaires d’atteindre de multiples orgasmes, mais cela peut devenir une source de lassitude dans un couple surtout pour la femme.

Causes probables
L’éjaculation retardée est liée à des causes psychologiques et organiques.

Elle est en effet liée à l’émotion de l’homme ou à des traumatismes de l’enfance qui constitue un facteur de blocage pour compléter un rapport sexuel à travers l’éjaculation : culpabilité, anxiété, stress, tension pendant les rapports sexuels ou encore masturbation excessive.

Les causes organiques les plus courantes sont l’utilisation intempestive de médicaments antidépresseurs et l’abus d’alcool et de drogues. On l’associe aussi à d’autres causes comme le diabète, la sclérose en plaques, les troubles hormonaux et les lésions neurologiques.

L’éjaculation retardée survient aussi avec le vieillissement.

Traitements possibles
Le traitement de l’éjaculation retardée est individualisé.

Une fois que les causes sont déterminées, un traitement spécifique est mené par un psychologue, un urologue, un sexologue et/ou des spécialistes de certaines maladies spécifiques (endocrinologue dans le cas du diabète).

L’anorgasmie

L’anorgasmie est l’incapacité d’avoir un orgasme malgré l’excitation et la stimulation sexuelle. L’anorgasmie masculine est plutôt rare, mais la prévalence serait entre 8 et 14% chez la population masculine.

Chez l’homme, l’anorgasmie est aussi appelée anéjaculation sans orgasme étant donné qu’elle est souvent associée à ce trouble sexuel. En effet, l’orgasme est accompagné généralement par une éjaculation.

Cette sensation de plaisir intense et transitoire se manifeste par des contractions involontaires de la musculature périnéale si chez la femme, l’orgasme se traduit par des contractions utérines.

Symptômes
Même si on associe souvent l’orgasme masculin à l’éjaculation, il peut y avoir éjaculation sans orgasme (éjaculation anhédonique) et inversement (injaculation). Ainsi, l’éjaculation n’est pas la manifestation de l’orgasme chez l’homme comme on a l’habitude d’entendre.

Causes probables
L’anorgasmie masculine est dans la plupart des cas occasionnée par des causes psychologiques (stress, angoisse …), prise de certains médicaments (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, noradrénaline, alpha-bloquants), consommation de drogues, troubles neurologiques (sclérose en plaques) et rarement des causes organiques (intervention chirurgicale).
Traitements possibles
L’anorgasmie est réversible et peut être traitée surtout si elle est d’origine psychologique.

Après le diagnostic d’une maladie neurologique par exemple, le médecin traitant oriente le patient vers un spécialiste pour soigner l’anorgasmie.

Pour une anorgasmie d’ordre psychologique, une thérapie de couple ou individuel est nécessaire. L’intervention d’un sexologue est souvent nécessaire.

La baisse de libido

La libido ou désir sexuel est l’envie qu’un homme ou une femme a pour une activité sexuelle. Cet appétit sexuel peut survenir spontanément en réponse à un partenaire ou suite à l’intensité du désir.

Différents facteurs influencent l’intensité du désir : la santé, le bien-être physique et émotionnel, la qualité relationnelle du couple, l’état psychologique et les événements ponctuels dans la vie de couple.

La baisse du désir sexuel est un trouble sexuel qu’un homme ou une femme peut rencontrer à tout moment. Elle peut devenir problématique lorsqu’elle perturbe la vie du couple même si la capacité d’avoir des relations sexuelles n’est pas affectée.

Symptômes

La baisse de libido se manifeste par la diminution inexplicable du désir sexuel sur une période prolongée et parfois la répulsion systématique à toutes activités sexuelles.

La baisse de libido peut survenir à n’importe quel âge, mais elle devient de plus en plus fréquente avec l’avancée de l’âge.

Causes probables

La baisse de libido peut avoir des causes psychologiques et physiques. Un souci important ou un conflit dans le couple peut diminuer le désir sexuel avec le temps. Mais la baisse de libido est surtout amputée à la baisse de testostérone ainsi que d’autres troubles sexuels comme l’anorgasmie ou encore la dyspareunie.

Il en est de même pour les maladies chroniques comme l’arthrite, le cancer, le diabète, l’hypertension, la dépression nerveuse ou les maladies neurologiques.

La baisse de libido peut être aussi affectée par la prise de certains médicaments comme les antidépresseurs (paroxetine et fuoxetine) et ceux utilisés pour le traitement des problèmes de la prostate ou encore de la perte de cheveux.

Traitements possibles
Une thérapie hormonale est indispensable si la baisse de libido est diagnostiquée comme étant causée par un faible taux de testostérone. Une thérapie de remplacement de la testostérone permet à un patient d’augmenter son appétit sexuel.

Chez la femme, un traitement à l’œstrogène peut être nécessaire pour stimuler la réponse sexuelle. Le traitement de la baisse de libido implique aussi un changement de style de vie surtout si elle est imputée à des causes psychologiques.

Pour retrouver la bonne humeur et stimuler la libido en vue d’une vie sexuelle épanouie, il est recommandé de faire des exercices d’aérobie, maitriser le stress, communiquer avec son partenaire, prioriser la relation intime et ajouter du piquant dans la vie sexuelle.

Il ne faut pas hésiter à suivre une thérapie de couple ou consulter un sexologue pour régler le problème en profondeur.

Chez la femme

Les troubles sexuels chez la femme sont la dyspareunie, la sécheresse vaginale, le vaginisme, l’anorgasmie et la frigidité.

La dyspareunie

La dyspareunie est un trouble sexuel assez fréquent chez la femme. La dyspareunie se caractérise par une douleur ressentie par la femme pendant le rapport sexuel. On distingue deux types de dyspareunies suivant sa localisation : superficielle et profonde.

Elle est dite « superficielle » lorsque la douleur apparait au début de la pénétration. Elle est ressentie au niveau de la vulve et du clitoris. La dyspareunie profonde apparait lors de la pénétration c’est-à-dire au niveau du vagin.

Symptômes
La dyspareunie se reconnait par une douleur aiguë ou chronique que la femme ressent pendant l’acte sexuel même si elle est excitée et que le vagin est suffisamment lubrifié.

Causes probables
Les causes de la dyspareunie peuvent être organiques ou psychologiques.

Ce trouble sexuel chez la femme peut être causé par une infection (herpes, mycose) ou des pathologies au niveau de l’utérus, les ovaires ou les trompes.

Les causes psychologiques sont les résultats d’un abus sexuel, d’une culpabilité autour de la sexualité ou même d’un conflit avec son conjoint.

Mais la dyspareunie peut aussi apparaitre suite à une hygiène excessive ou à des rapports sexuels sans que le vagin soit suffisamment lubrifié.

Traitements possibles
Soulager la douleur requiert un examen gynécologique pour déterminer la cause. D’autres examens peuvent aussi être nécessaires : analyses sanguines et urinaires, frottis, échographie…

Si la cause de la dyspareunie est par exemple la contraction d’infection, le traitement permet à la femme de retrouver un acte sexuel sans douleur. L’utilisation d’un lubrifiant est nécessaire lors de la pénétration.

Si la cause est psychologique, l’intervention d’un sexologue ou un psychothérapeute est nécessaire.

A noter que le recours à de tels spécialistes est toujours recommandé même si les causes sont organiques et ayant été traitées, car la douleur peut persister à cause de l’appréhension qui s’est déjà installée.

La sécheresse vaginale

La sécheresse vaginale est le manque de lubrification du vagin. Cette affection est fréquente chez la femme, notamment à la ménopause et pendant la grossesse. Lors de l’excitation sexuelle, la production de secrétions lubrifiantes augmente avec l’affluence du sang dans le vagin.

Le manque de secrétions vaginales entraine des inconforts et des douleurs pendant les rapports sexuels. Ce trouble sexuel peut être aussi à l’origine des infections vaginales.

Symptômes
Les manifestations de la sécheresse vaginale sont la sensation d’irritation, la sensation de brûlure, la démangeaison et la douleur pendant les rapports sexuels.
Causes probables
La sècheresse vaginale est un trouble sexuel lié à une déficience d’œstrogène. C’est cette carence qui diminue la lubrification du vagin comme on peut l’apercevoir chez les femmes ménopausées.

Ce problème peut être l’effet secondaire de certains médicaments (antihistaminiques et antidépresseurs) qui favorisent le dessèchement des muqueuses.

Il peut être aussi causé par une infection locale, une hygiène inadaptée ou un stress. En effet, le déséquilibre de la flore vaginale entraine souvent une mauvaise lubrification du vagin.

Traitements possibles
Pour diagnostiquer la sécheresse vaginale, un examen gynécologique est indispensable. L’utilisation de lubrifiants à base d’eau est nécessaire pour réhydrater le vagin.

Le lubrifiant intime est utilisé pendant une certaine période selon la sous-prescription du gynécologue. On peut aussi l’utiliser lors des actes sexuels pour faciliter la pénétration.

Pour les femmes ménopausées, le traitement est à base d’hormones. L’augmentation de la concentration d’œstrogènes dans le sang permet de réhydrater de manière naturelle la muqueuse du vagin.

Mais il ne faut pas non plus négliger la communication dans le couple pour assurer un traitement efficace et aussi les préliminaires lors des rapports sexuels.

Pour prévenir la sécheresse vaginale, il est conseillé aux femmes d’éviter de fumer, de porter des vêtements trop serrés, de faire de douche vaginale excessive et d’utiliser des produits parfumés (l’utilisation des produits au pH neutre est fortement conseillée par les gynécologues).

Le vaginisme

Le vaginisme se traduit par la phobie de la pénétration vaginale. Ce trouble sexuel se caractérise par une contracture réflexe et involontaire des muscles du plancher pelvien de manière prolongée ou récurrente lors d’une tentative de pénétration pendant un acte sexuel ou d’introduction de corps étrangers dans le vagin.

Pour rappel, les muscles du plancher pelvien ou musculature du périnée influencent la fermeture ou l’ouverture du vagin par contraction ou relâchement.

On distingue deux types de vaginisme : partiel et total.

Le vaginisme partiel présente un spasme modéré. La relation sexuelle devient difficile et entraine le plus souvent la dyspareunie. Le vaginisme total se caractérise par un spasme intense, ce qui entraine la fermeture totale du vagin.

Symptômes
Le vaginisme peut se manifester pendant le rapport sexuel malgré une bonne excitation de la femme.

Mais sa manifestation n’est pas seulement liée au rapport sexuel, il peut se produire même lors de l’introduction d’un tampon ou d’un spéculum.

Malgré un désir sexuel, la personne souffrant de vaginisme évite à tout prix la pénétration. Le symptôme le plus courant du vaginisme est la fermeture des cuisses au moment de la pénétration ou l’intromission de spéculum lors d’un examen médical.

Le vaginisme contraint la patiente à éviter les examens chez un gynécologue à cause de la peur du toucher vaginal ou de l’introduction du speculum dans le vagin.

A noter que la douleur n’apparait que lors d’une intromission forcée.

Causes probables
Le vaginisme est avant tout le résultat d’une attitude négative vis-à-vis du sexe.

En effet, la femme connait mal son anatomie voit mal tous corps étrangers pénétrer son petit vagin sans parler de la douleur que cela peut entrainer. Mais il existe aussi d’autres causes associées au vaginisme, comme l’éducation très stricte, le sentiment de culpabilité et l’expérience sexuelle douloureuse.

On peut dire que la principale cause du vaginisme est psychologique, car une femme dite « vaginique » ne présente pas d’anomalie. Cependant, des traumatismes du bassin ou un hymen trop charnu peuvent engendrer de vaginisme.

Traitements possibles
La femme souffrant de vaginisme peut consulter un gynécologue pour déterminer si la cause est physiologique ou psychologique.

Si la peur de la pénétration n’est pas liée à une maladie, le médecin oriente la patiente vers un sexologue ou un psychologue.

Le sexologue aide la patiente à lutter contre le vaginisme en enseignant des gestes avec la main pour redécouvrir ses parties intimes. Les exercices peuvent être effectués seuls ou en couple. L’intervention d’un psychologue permet de se libérer des blocages sur la sexualité. Une ou deux séances suffisent généralement, mais cela dépend de l’ampleur du facteur bloquant chez la patiente.

L’anorgasmie

Comme on l’a vu dans l’anorgasmie masculine, l’absence d’orgasme peut aussi toucher les femmes et la prévalence est plus importante chez la femme que chez l’homme. L’orgasme féminin s’accompagne généralement de contractions involontaires de la musculature périnéale et de contractions utérines.

Symptômes
La manifestation de l’anorgasmie féminine peut se manifester sur trois niveaux. Une anorgasmie est dite primaire lorsque la patiente souffre d’absence d’orgasme depuis toujours. Elle est dite secondaire lorsque sa manifestation est postérieure à la connaissance de l’orgasme.

L’anorgasmie peut être aussi partielle lorsque l’orgasme survient uniquement par une stimulation clitoridienne ou une pénétration vaginale.

L’anorgasmie totale se caractérise par une absence totale de l’orgasme vaginal et clitoridien. Cependant, une femme souffrant d’anorgasmie peut avoir une forte excitation ou un important désir sexuel pendant le rapport sexuel ou la masturbation sans jamais atteindre l’orgasme.

A noter que la frigidité engendre l’anorgasmie, alors que l’anorgasmie n’est pas forcement la cause de la frigidité.

Causes probables

L’anorgasmie peut avoir des causes organiques et psychologiques.

Les causes organiques de l’absence d’orgasme chez la femme sont fréquemment les dyspareunies, mais sont aussi incriminés les problèmes gynécologiques tels que les kystes ovariens. L’avancée de l’âge et la prise de médicaments comme les neuroleptiques peuvent aussi entrainer l’anorgasmie.

Les causes psychologiques sont par ailleurs les plus importantes : baisse du désir sexuel et diminution de l’excitation.

Traitements possibles

Pour atteindre à nouveau l’orgasme, il est important de suivre un traitement spécifique suivant la cause du trouble sexuel.

La consultation d’un médecin traitant ou d’un gynécologue est nécessaire si la cause de l’anorgasmie est d’origine organique. La prescription de médicaments comme les inhibiteurs de la phosphodiestérase a permis à certaines femmes de venir à bout de l’anorgasmie.

L’intervention d’un sexothérapeute ou d’un psychothérapeute est recommandée si la cause est déterminée comme psycho-comportementale. Mais dans la plupart des cas, les patientes reçoivent une thérapie personnalisée pour la redécouverte de leur corps en vue d’atteindre l’orgasme lors des ébats sexuels.

La frigidité

La frigidité ou « désir sexuel hypo actif » est un terme qui désigne l’insuffisance de désir sexuel chez une femme. La frigidité n’est pas à confondre avec l’anorgasmie. En effet, une femme peut atteindre l’orgasme même en absence de désir lorsqu’elle est suffisamment excitée.

Symptômes
La frigidité se manifeste avec l’absence de désir chez la femme. On ne peut par ailleurs parler de frigidité que lorsque l’absence ou l’insuffisance d’intérêt sexuel s’étale sur une période donnée.

Ainsi, les problèmes conjoncturels liés aux règles, suites de grossesse, soucis et contrariétés ne sont pas qualifiés de frigidité même s’ils provoquent une baisse d’intérêt sexuel chez une femme.

Causes probables
La frigidité est liée à des causes médicales et psychologiques même si dans la plupart des cas, ce trouble sexuel est souvent relié au manque de temps qui a un impact sur le manque d’intérêt pour le sexe.

Les causes médicales sont variées. La frigidité peut survenir après un accouchement nécessitant une épisiotomie, une maladie grave, suite à une opération chirurgicale, une dépression nerveuse, une prise de certains médicaments (neuroleptiques, antidépresseurs et somnifères) une insuffisance thyroïdienne ou une dyspareunie.

Les causes psychologiques sont les plus fréquentes avec la monotonie conjugale, le manque d’intérêt sexuel, le choc psychologique, le stress, l’angoisse, la peur, le manque d’attention du partenaire, la régression du désir sexuel dans le couple et le conflit au sein d’un couple.

Traitements possibles
La frigidité est un gros problème que fait face la majorité des couples avec l’avancée de l’âge. Il n’existe pas de solution miracle ou de médicament pour soigner la frigidité. Tout commence par la communication dans le couple sans accuser la femme d’être à l’origine du problème.

En effet, comme la psychologie est la principale cause de la frigidité, il se peut que le partenaire ou le couple soit à son origine. Ainsi, le dialogue dans le couple reste le premier facteur de déblocage de ce type de trouble sexuel.

Si le problème est plus profond, le recours à une sexothérapie est indispensable. Il est aussi important d’accorder une plus grande importance aux fantasmes qui aident à nourrir l’imaginaire et permettent à la femme d’être plus sensible à l’excitation.

Osez en parler !

Lorsqu’on parle de troubles sexuels, c’est le couple dans son ensemble qui est concerné.

On ne peut pas l’imputer seulement à l’homme ou à la femme étant donné que la vie du couple peut être la cause, notamment si le problème est d’ordre psychologique. Il est donc indispensable de se communiquer dans le couple pour traiter le trouble sexuel.

En effet, on peut traiter en premier lieu le problème avec son partenaire. Et ce n’est qu’après qu’on sollicite l’aide d’un spécialiste si le problème est plus profond et nécessite un traitement spécifique.

Il faut oser en parler avec son partenaire et consulter un médecin, car les impacts des troubles sexuels peuvent être importants que ce soit sur l’organisme, la fertilité, le mental ou la vie de couple.

L’impact « caché » des troubles sexuels

Les troubles sexuels peuvent laisser des séquelles importantes chez la personne affectée et aussi dans le couple. Ils peuvent altérer la vie de couple si aucune communication entre les deux partenaires n’a été faite.

En effet, un trouble sexuel chez l’homme peut conduire à une infertilité ou à d’autres impacts psychologiques comme la peur de faire sous peine de ne pas satisfaire son partenaire. Chez la femme, le risque est surtout de développer une dysfonction sexuelle secondaire, à l’exemple de la dyspareunie ou du vaginisme.

Une étude observationnelle française réalisée sur les troubles sexuels masculins a démontré que les impacts sont conséquents, notamment sur le bien-être psychologique et social. Selon l’étude Imoi, les Français souffrant de troubles sexuels éprouvent un sentiment d’échec (48%), une frustration (47%), une inquiétude sur leur avenir sexuel (37%). Ce problème d’ordre sexuel favorise les troubles de l’humeur (37%) et l’insomnie (26%).

Les troubles sexuels masculins présentent aussi des impacts majeurs chez les partenaires. Une femme sur deux, dont le partenaire souffre d’éjaculation précoce, avoue une difficulté à atteindre l’orgasme voire une absence totale.

Les troubles sexuels constituent des motifs de rupture ou de divorce pour les Français souffrant de dysfonction érectile (29%) et d’éjaculation précoce (22%), d’où l’importance de prioriser la communication en couple et la consultation de spécialistes pour régler le problème avant d’engendrer d’autres complications.

L’étude Emoi n’a pas orienté ses sondages sur les femmes souffrant de troubles sexuels, mais il est fort probable que l’impact de ce problème serait identique.

A qui en parler ?

Que vous soyez un homme ou une femme, diverses thérapies sont accessibles pour traiter les troubles sexuels par l’intervention des spécialistes comme le gynécologue, le sexologue, l’urologue, le psychothérapeute…