L’autisme, trouble envahissant du développement (TED), est encore très peu connu, même dans le milieu médical. Difficile à identifier, à diagnostiquer et à prendre en charge, l’autisme est une déficience qui met les parents d’enfants avec autisme en situation de grande détresse.
En effet, ils doivent bien souvent faire face à l’incompréhension de leur entourage et des professionnels de santé, et peinent à trouver des moyens concrets pour obtenir un diagnostic ou faire suivre leur enfant.
Quelles sont les causes de l’autisme ? Quels sont les symptômes de ce handicap ? Comment obtenir un diagnostic ? Quelles sont les meilleures méthodes d’apprentissage pour un enfant autiste ? Dans cet article, nous vous donnons toutes les informations nécessaires pour vous permettre de bien comprendre l’autisme, suivez le guide…
Disclaimer : une partie des informations de cet article sont directement issues de sites spécialisés, et notamment les sites autisme-76.fr et journees-autisme.fr qui ont depuis fermé leurs portes et que nous citons donc ici à « titre posthume ».
Au sommaire
Avant toute chose : l’autisme, qu’est-ce que c’est ?
Auparavant considéré comme une maladie psychiatrique ou une affection psychologique, nous savons désormais que l’autisme est un trouble envahissant du développement qui affecte les fonctions cérébrales.
Il s’agit d’un trouble sévère et précoce du développement de l’enfant, caractérisé par un isolement, une altération de la communication verbale et des interactions sociales, des troubles du langage et de la communication. Aujourd’hui, l’autisme est fréquemment appelé Trouble du Spectre Autistique. Même si les symptômes s’améliorent avec l’âge, en suivant une prise en charge adaptée, l’autisme ne se guérit pas.
Les causes de l’autisme
À ce jour, les causes de l’autisme ne sont pas totalement établies. Dans les années 50, le courant de la psychanalyse avancent une théorie terriblement culpabilisante pour les parents : l’autisme serait causé par de mauvaises relations entre les parents et leurs enfants.
Généralement, c’est la mère qui est pointée du doigt et jugée responsable :de 1943, année où la première étude scientifique sur l’autisme est menée, jusqu’aux années 60, l’autisme est en effet considéré comme une réponse de l’enfant suite au rejet de la mère.
Nous savons désormais que cette hypothèse est totalement fausse (même si certains y croient encore malheureusement !).
Bien que les causes de l’autisme ne soient pas encore élucidées, on suppose que l’autisme aurait une origine génétique, environnementale, immunologique, biochimique ou traumatique.
Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’un trouble du développement du cerveau pendant sa période de maturation.
Le facteur de risque génétique a été mis en évidence au cours d’une étude portant sur des familles comportant un enfant avec autisme. En effet, en cas de seconde naissance, la probabilité pour qu’il soit lui aussi atteint d’autisme est assez forte : 3 %, ce qui est 60 fois plus élevé que dans la population générale.
Comment détecter l’autisme ?
Le Trouble du Spectre Autistique apparaît chez l’enfant avant l’âge de trois ans. Les manifestations de l’autisme peuvent varier d’un enfant à l’autre, ce qui en fait une pathologie assez difficile à identifier. Pourtant, certains signes ne trompent pas :
- une exploration visuelle particulière : alors que les enfants dits “normaux” cherchent le contact avec le regard et le visage de leurs parents, l’enfant avec autisme aura plutôt tendance à éviter le regard de la personne qui se trouve en face de lui ;
- une absence de sourire social et de réaction à l’appel du prénom ;
- des comportements répétitifs avec le corps, appelés stéréotypies : mouvement de balancier, agitation des mains ;
- des habitudes routinières et une forte résistance au changement : l’enfant met en place des routines et répugne aux changements, qui peuvent entraîner de nombreux troubles du comportement ;
- une hypo ou hypersensibilité sensorielle :
- des intérêts limités et un usage des jeux de manière non-fonctionnelle : l’enfant s’intéresse à peu de choses, et n’utilise pas ses jouets de manière adaptée (par exemple, il ne fait pas rouler sa petite voiture et la frappe contre un mur pour jouer ) ;
- des crises d’angoisses, troubles de l’alimentation et du sommeil ;
- une attitude agressive envers ses pairs ou envers lui-même.
L’enfant refuse généralement tout contact avec le monde extérieur. Toute tentative d’intrusion dans ses habitudes conduit bien souvent à une “crise”, appelée Trouble Du Comportement. Dans certains cas, la personne autiste souffre également de pathologies associées, comme un retard de développement mental ou des crises d’épilepsie.
Comment obtenir un diagnostic d’autisme fiable ?
Obtenir un diagnostic d’autisme est parfois un véritable parcours du combattant ; en effet, il est difficile pour de nombreuses personnes de bien comprendre l’autisme. Pour commencer, les parents devront dépister eux-mêmes un éventuel TSA chez leur enfant, en observant attentivement les comportements de leur enfant et en repérant l’un ou plusieurs des symptômes évoqués ci-dessus.
Pour les enfants entre 18 et 30 mois, il est conseillé de réaliser un test M-CHAT.
Les parents doivent ensuite rassembler des preuves, l’autisme étant encore mal connu par certains professionnels de la santé en France. Il leur faudra donc imprimer tous les tests effectués, noter par écrit tous les comportements étranges de l’enfant pouvant être révélateurs de TSA, mais aussi demander à leur entourage comme la crèche, la nourrice, la famille, les amis, de rédiger eux aussi une liste de tous les comportements inquiétants repérés.
Si vous suspectez un TSA chez votre enfant, n’hésitez pas à rassembler des photos ou des vidéos montrant un comportement inhabituel.
Troisième étape : contacter le Centre Ressource Autisme de votre ville qui pourra vous orienter vers des professionnels compétents dans la prise en charge de l’autisme, vous donner les coordonnées d’associations spécialisées dans l’autisme comme Vaincre l’Autisme ou Autisme France et vous proposer un RDV pour diagnostiquer un trouble envahissant du développement chez votre enfant.
Malheureusement, pour le diagnostic, il se peut que la liste d’attente soit longue.
Dans ce cas, le CRA pourra vous orienter chez un pédopsychiatre spécialisé en libéral ou un CMP (Centre Médico-Psychologique) qui pourront établir le diagnostic d’autisme.
Quelle prise en charge pour une personne avec autisme ?
La prise en charge d’un enfant ou d’une personne autiste est une problématique. En effet, il existe actuellement peu de centres adaptés à la prise en charge de la personne autiste, aussi bien pour les jeunes enfants, les adolescents que les personnes adultes.
Pourtant, il est important de favoriser, dès la pose du diagnostic, une prise en charge globale, visant à développer les différents domaines d’acquisition (langage, compétences sociales, reconnaissance d’autrui, acquisition de l’autonomie, communication non-verbale…).
Les méthodes de prise en charge
Les enfants autistes sont capables d’apprendre, mais doivent suivre des méthodes d’apprentissages particulières, dans un cadre bien structuré.
Ils doivent apprendre dans un environnement dans lequel les conditions sont optimales pour développer les compétences que les enfants qui se développent de façon “normale” acquièrent naturellement. Il existe une multitude de méthodes de prise en charge et d’apprentissage pour l’enfant autiste. Parmi elles, trois grandes méthodes se démarquent…
La méthode ABA
À l’origine de la méthode ABA, le docteur Ivar Lovaas, Docteur en psychologie dans les années 60. Ses recherches lui ont permis de mieux comprendre les TED et les TSA en particulier. Pour trouver une méthode d’apprentissage comportementale adaptée, il s’appuie sur les recherches de Skinner. Tous deux sont considérés comme précurseurs de l’ABA.
Cette prise en charge est appliquée aux enfants âgés de 3 à 4 ans, et vise à accompagner l’enfant dans son développement des apprentissages de base. L’objectif de la méthode ABA est d’aider l’enfant à gérer ses comportements de façon adaptée, afin de pouvoir s’intégrer à la société. Chaque séance se déroule en plusieurs étapes :
- demande ou directive donnée à l’enfant pour qu’il effectue une action ;
- réponse ou comportement de l’enfant ;
- réaction ou conséquence de l’intervenant.
Toute réponse ou ébauche de réponse correcte est renforcée positivement, c’est-à-dire suivi par quelque chose d’agréable pour l’enfant appelé renforçateur. Il y a les renforçateurs sociaux (« félicitations »), alimentaires (bonbons ou autres), sensoriels, etc… Les mauvaises réponses ou l’absence de réponse seront ignorées par l’intervenant ou corrigées de façon neutre.
Si vous souhaitez avoir quelques informations complémentaires, c’est par ici.
La méthode T.E.A.C.C.H
Cette méthode éducative permet de structurer et d’adapter l’environnement de la personne atteinte d’autisme dans le but de développer l’autonomie de la personne autiste. Elle s’appuie sur les forces propres à l’enfant. Les apprentissages sont simplifiés, structurés et la tâche est répétitive, ce qui permet à l’enfant de comprendre tout de suite ce qu’on attend de lui.
La méthode T.E.A.C.C.H s’appuie sur des supports visuels comme des pictogrammes, des plannings, des séquentiels qui permettent aux enfants d’avoir des repères. Une nappe de couleur peut par exemple être utilisée pour telle ou telle activité, permettant à la personne avec autisme de mieux comprendre son environnement, par des zones attribuées à des activités spécifiques.
L’objectif de la méthode est d’aider la personne à développer ses compétences et son autonomie, mais aussi à présenter des comportements appropriés dans toutes les circonstances ou contextes.
La méthode DENVER
C’est une méthode basée sur la psychologie développementale, élaborée pour les jeunes enfants. Inspirée de la méthode ABA, elle peut être pratiquée avec des enfants de 12 à 36 mois, ce qui permet une prise en charge précoce de l’enfant avec autisme. Cette méthode demande la participation des familles, car elle peut être pratiquée à la maison, par le biais d’imitations, de jeux de rôles, de faire semblant ou de jeux symboliques (poupées, animaux en peluche…).
La méthode PECS
La méthode PECS permet de communiquer avec des images et est donc particulièrement adaptée aux enfants souffrant de troubles du spectre autistique. Elle vise à permettre à l’enfant de communiquer, vous l’avez compris, mais aussi à l’encourager à aller vers les autres pour faire valoir ses choix ou formuler une demande.
Avec plusieurs pictogrammes, il pourra faire comprendre ses envies à ses parents, et formuler des phrases simples en combinant les images.
L’enfant a toujours son classeur PECS auprès de lui afin d’effectuer ses demandes. Il pose ses pictogrammes sur la bande phrase, puis la donne à l’adulte qui formule oralement sa demande, pour éventuellement travailler la compréhension orale de l’enfant et lui permettre de développer le langage oral. Aujourd’hui, on peut trouver des applications numériques similaires au PECS avec synthèse vocale. Certains enfants, plus sensibles au numérique, adhèrent rapidement à cette forme de communication.
Pratiquée par des orthophonistes et des professionnels du médico-social, la méthode est également pratiquée à la maison par les parents, afin que l’enfant développe au maximum sa communication.
À retenir
Au fil de votre lecture, vous l’avez compris : l’autisme est un trouble envahissant du développement particulièrement complexe. Difficile à déceler, à diagnostiquer et à prendre en charge, il plonge souvent les parents d’enfants avec autisme dans une détresse terrible, car il n’est pas aisé d’obtenir des réponses concrètes.
Vous avez repéré des symptômes d’autisme chez votre enfant ? Afin qu’il soit pris en charge au plus vite, et qu’il puisse développer ses compétences, n’hésitez pas à consulter un spécialiste dès les premiers mois de votre enfant.
Ainsi, une fois le diagnostic posé, vous pourrez vous orienter vers une ou plusieurs méthodes d’apprentissage particulières, améliorant son intégration dans la société, et l’aidant à gérer son comportement de manière adaptée.
Si vous avez besoin d’informations, ou de témoignages, contactez une association spécialisée : de nombreux parents pourront vous aider à faire face à la situation et partageront avec vous de précieux conseils pour accompagner votre enfant au mieux.