Les émotions font partie intégrante de l’humain.
Elles nous parcourent, nous dirigent, nous poussent à faire des choix, rendent nos souvenirs inoubliables… Bref, elles sont au cœur de nos vies, et pourtant…
Quelle place laisse t-on aux émotions dans notre monde ? Comment sont-elles accueillis lorsqu’elle se présentent ? Qui nous a vraiment appris à quoi ça sert et comment ça marche ?
Mon verdict est clair et sans appel : actuellement, nous sommes en situation de handicap émotionnel international. Et je pèse mes mots.
Comment est-ce possible ? Quel est l’origine de ce phénomène ?
Bien entendu les raisons sont multiples, mais je vous propose néanmoins quelques pistes d’explications sur cet aspect psychologique de notre être, avant de vous inviter à voyager dans votre propre réalité émotionnelle.
Au sommaire
L’apprentissage des émotions
Les émotions s’expérimentent dès le plus jeune âge, dans notre vie intra-utérine, lorsque nous ne sommes encore qu’à l’état de fœtus.
Le nourrisson aussi expérimente de nombreuses émotions. Les larmes, les sourires, les peurs, les colères, sont autant d’expression quasiment innées présente chez l’enfant.
C’est d’ailleurs ce qui nous fait rêver en tant que parent : voir nos enfants tellement remplis de vie !
Jusqu’à l’âge de raison, l’enfant vit pleinement l’instant, il est habité est traversé par des émotions en permanence. Certains considèrent que devenir adulte c’est apprendre à gérer ses émotions. L’enfant prend alors modèle sur ce qui l’entoure et tente de faire de même, tant bien que mal, sans forcément recevoir un mode d’emploi ou une méthode adaptée ou pertinente.
À l’école, on nous apprend comment fonctionnent les mathématiques, la finance, la biologie, la chimie, etc. Mais qu’en est-il des émotions ?
Personnellement je n’ai jamais eu de cours d’émotions ou d’intelligence émotionnelle à l’école. C’est quelque chose que l’on apprend malgré soi, de manière empirique, et en reproduisant des réactions que l’on a vu autour de soi qui sont plus ou moins fonctionnelles, il faut bien l’avouer.
Lorsque j’étais écolier, le message que j’ai retenu de la part des adultes concernant les émotions que je pouvais ressentir, c’est qu’elles n’avaient pas leur place dans ce monde, et malheureusement je suis loin d’être le seul dans ce cas.
Il n’y a qu’à voir les hurlements des élèves lorsque retentit la cloche de la récréation ou des vacances, c’est édifiant de voir à quel point ils ont besoin de cet espace d’exultation de ce qui vit en eux.
Et vous, n’avez vous pas vécu des heures de “colle” car vous aviez osé manifester une émotion ? Lorsque vous étiez en colère, n’avez vous pas été puni si vous l’extériorisiez ? Même l’excès de curiosité est parfois rabroué par certains professeurs, et c’est souvent bien inconscient de leur part. On a en effet tendance à reproduire ce que soi-même on a connu dans le domaine des émotions.
Prenons un exemple : une perturbation en classe
Imaginez un professeur en train d’écrire au tableau, le dos tourné à sa classe. Un projectile vient heurter le tableau.
Si vous avez déjà connu la scène, je suis sûr que vous pourriez écrire ce qui va suivre.
Quel est premier réflexe du professeur ? il se retourne, scan la classe du regard, et demande d’un ton accusateur : “ Qui a fait ça ?!?”.
À travers cette question, le blé type du professeur est de déterminer le coupable afin de prendre des sanctions, car il se sent offusqué de cette contestation d’autorité.
On peut imaginer que sa réalité émotionnelle soit la suivante : il ressent un profond besoin de réparer cette injustice, et d’incarner de nouveau une autorité non-contestée, quitte à inculquer la peur, afin de se sentir lui-même en sécurité.
À ce moment-là, en tant qu’élève, quelles sont les émotions que nous ressentons ?…
L’intention du professeur est bien là, et nous ressentons cette peur d’être désigné comme le coupable, la peur de l’injustice possible si l’on n’est pas à l’origine du méfait ou la peur d’être dénoncé si l’on est effectivement le lanceur de projectile.
Alors que le professeur pourrait choisir de stimuler la créativité des élèves en leur posant la question “ Qui a une idée pour rétablir une ambiance de travail appropriée ?”
La complexité d’accueillir ses émotions
La plupart des adultes référents ne savent pas quoi faire de leurs propres émotions, elles les encombrent, les dérangent, les perturbent, surtout lorsqu’elles sont désagréables, mais également parfois lorsque trop d’excitation ou trop d’engouement les traversent : ils ne se reconnaissent pas et ça leur fait peur.
Alors forcément, lorsque l’enfant, que ce soit dans le foyer familial, ou dans une salle de classe, exprime ses émotions, il arrive que l’adulte se sente particulièrement encombré par ces dernières, le renvoyant au fait qu’il ne sait pas lui-même comment gérer les siennes, si ce n’est en les rabrouant, les étouffant, les ignorant, ou éventuellement en les fuyant.
Et ces comportements, pour la plupart inadaptés sur du long terme, se transmettent de génération en génération.
C’est assez édifiant de voir que ce qui compose la puissance de nos souvenirs, et qui est à l’origine de la quasi-totalité de nos choix de vie (conjoint, travail, lieu de vie, etc.), a si peu été exploré, compris, et enseigné, en comparaison aux mathématiques par exemple.
Ce sujet est donc venu tout naturellement au cœur de mes préoccupations, après plus de 15 ans de recherches en psychologie, dynamique relationnelle, et d’analyse comportementale.
Je vous propose dans la suite de cet article de vous présenter rapidement les bases de l’intelligence émotionnelle pour que vous puissiez faire vos premiers pas dans cette exploration extraordinaire de ce royaume méconnu.
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
L’intelligence vient du latin “inter- legare” qui peut se traduire par “choisir entre”.
Émotion viens de “e-movare” qui décrit « une énergie de mouvement qui provient de l’intérieur et va vers l’extérieur ».
En d’autres termes, l’intelligence émotionnelle est la capacité d’un individu à choisir comment canaliser l’énergie qui se trouve en lui pour se diriger dans la vie.
La plupart des gens ont la sensation de subir leurs émotions, pourtant je peux vous affirmer ici qu’il est possible de les choisir, dans une certaine mesure bien entendu.
Pour y parvenir, cela nécessite un apprentissage, non seulement de certaines techniques et du fonctionnement de « neuro-association » de notre cerveau, mais également le développement d’une conscience de soi qui n’est malheureusement pas enseignée dans nos écoles.
Imaginez un peu la transformation que notre monde connaîtrait, si les gens qui ont un grand pouvoir de décision tel que les chefs d’état ou les chef d’entreprises internationales, pouvaient choisir de ne pas être offusqué, jaloux, envieux ou menacés, mais enthousiastes, confiants, et bienveillants à la place…
Qu’en serait-il des guerres, des embargos, du pillage des ressources, etc… ?
Et à plus petite échelle il en va de même dans nos vies, et plus particulièrement dans nos relations de couple.
Imaginez que les deux partenaires puissent choisir la confiance, la sérénité, la bienveillance, la curiosité, plutôt que de subir leurs jalousies, leurs frustrations, leurs peurs, leurs colères ou encore leurs profondes sensations d’insécurités.
Pour moi cette transformation n’est pas une utopie, cette révolution est en train de se faire, je le vois directement chez les personnes que j’accompagne, et je l’ai expérimenté moi-même.
Pour être honnête, ma vie d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle d’hier. J’ai conscience d’avoir la “chance” d’être précurseur dans ce domaine, et c’est pourquoi j’ai décidé d’en faire ma spécialité.
Alors si vous êtes prêts, je vous propose de commencer à explorer ce monde dans la suite de cet article en toute sécurité.
Le déclencheur des émotions : subir au choisir ?
Bien que les émotions sont universelles, le déclencheur de ces dernières est différent pour chacun.
L’émotion n’est donc pas liée à l’événement lui-même, mais bien l’interprétation que l’on en fait.
Prenons l’exemple de deux jeunes frères jumeaux
Ils ont le même âge, les mêmes parents, le même contexte socioculturel, et pourtant les deux ne réagiront pas de la même manière à un même événement.
Imaginons qu’ils soient tous les deux dans un bateau pneumatique et qu’ils partent à la conquête de la mer. Malheureusement l’embarcation se fait renverser dès la première vague.
L’un des deux se relève, se tourner vers la plage, scrute attentivement le décor, puis une fois l’emplacement de ses parents retrouvé, cours en pleurant pour trouver du réconfort. L’autre se relève également, mais se tourne vers l’embarcation, ramasse la rame, et frappe de colère contre les vagues qui l’ont empêché d’accomplir son destin de corsaire.
Les réactions sont différentes et aucune n’est meilleure que l’autre. Elles sont toutes aussi légitimes bien que différentes, et pourtant provoquées par le même événement.
Les différents types de réactions émotionnelles
Les émotions sont donc bien déclenchées par notre façon de percevoir les événements qui se produisent autour de nous, ainsi que par le sens que nous leur attribuons.
Au moment de la rupture amoureuse, certaines personnes se disent « chouette, j’étais trop lâche pour prendre cette décision moi-même ! », là où d’autres vont avoir la sensation que leur monde s’écroule.
Dans une moindre mesure, certaines personnes vont être particulièrement agacées de l’éparpillement de mugs de café ou de chaussettes dans l’appartement, là où d’autres vont se réjouir de voir autant de vie remplir leur espace d’habitation.
Arrivé à un certain stade de maîtrise, on parvient à avoir le choix de ce type de réactions émotionnelles, et le « mode réaction » se dissipe pour nous permettre d’utiliser nos émotions en fonction de notre besoin.
Cela paraît fou et c’est pourtant tout à fait possible, tout en restant spontané.
Pour être honnête, il m’arrive encore d’avoir des émotions qui se présentent à moi sans que je ne les aient sollicitées, mais contrairement à avant, je ne cherches pas à les fuir.
Je les accueille pleinement et les écoutent avec attention.
Cependant, lorsque je suis apaisé et que j’ai besoin de passer à l’action, je peux aller piocher dans celle qui servira au mieux mon projet.
Les différentes étapes pour développer son intelligence émotionnelle
La première étape nécessaire pour développer son intelligence émotionnelle est donc de réaliser que ces dernières nous appartiennent pleinement, à l’image de l’exemple des jumeaux.
La seconde consiste à partir à la découverte de notre monde intérieur, et développer la conscience de ce qui vit en nous, quel que soit l’aspect agréable ou désagréable de ce qui se passe.
Cela demande un certain courage, ainsi qu’un véritable entraînement.
Enfin, pour accompagner ceux qui souhaitent aller plus loin dans cette direction, je vous invite à poursuivre votre exploration en allant découvrir dans cette formation que je propose, comment développer de façon plus approfondie votre intelligence émotionnelle…