L’entorse de genou est un des accidents de la vie courante les plus répandus, notamment chez les sportifs. Il est d’ailleurs très redouté chez ces derniers car cela peut être lourd de conséquences.
Bien comprendre cette pathologie et connaître la bonne démarche à suivre est primordiale pour mettre toutes les chances de son côté afin de s’assurer une bonne récupération.
Au sommaire
- 1 Les bons reflexes : le protocole RICE
- 2 Quels examens pour une entorse du genou ?
- 3 Priorité à la réhabilitation
- 4 Augmenter voss chances de cicatrisation : les remèdes naturels
- 5 Retour à l’origine du mal : mais que se passe-t-il exactement lors d’une entorse ?
- 6 Les conséquences de l’entorse du genou
- 7 Les causes (les plus répandues) de l’entorse du genou
- 8 L’articulation de genou en bref
- 9 Conclusion & Prochaines étapes
Les bons reflexes : le protocole RICE
Lors d’un accident entraînant une entorse, avoir les bons réflexes assure une meilleure récupération et une meilleure cicatrisation.
Il faut respecter un protocole simple et précis, on l’appelle le protocole RICE : pour Rest (repos), Ice(froid), Compression, Elevation.
Rest
Rest / Repos
La mise au repos parait évidente, mais elle doit être respectée pendant assez longtemps pour permettre une bonne récupération.
Le temps de cicatrisation d’un ligament varie selon plusieurs facteurs : âge, génétique individuelle, gravité du traumatisme. Mais globalement, il faut compter entre 4 et 6 semaines pour avoir une réparation complète des tissus.
Il faudra donc immobiliser le genou pendant la première partie de cette longue période de récupération. Cette durée d’immobilisation va surtout dépendre des sensations du patients et de l’importance de la lésion des tissus (grosse blessure ou pas …). Un temps incompressible de 2 à 3 semaines doit être respecté.
Il existe différents types d’attelles. Classiquement, on dénomme attelle de ZIMMER une attelle qui fixe le genou dans la position droite.
Cette position permet de mettre au repos les ligaments latéraux. Une attelle flexible pourra dans un deuxième temps être envisagée.
Ice
Ice ou Glace
Il faudra mettre en place une cryothérapie pour soulager la douleur et permettre une diminution de l’inflammation et donc de l’œdème. Une bonne cryothérapie se fait de manière intermittente.
Inutile de laisser une poche de glace pendant trois heures. Des séances de 10 minutes maximums répétées plusieurs fois par jours seront suffisantes pour être efficaces.
Il faut toujours protéger la peau avec un tissu pour éviter de brûler la peau. Il existe sur le marché des poches de froid pratiques pour des sessions pluriquotidiennes. Un sac de petits pois congelés fera aussi bien l’affaire (attention de ne pas manger les petits pois après plusieurs utilisations !! )
Compression
Compression
Elle peut se faire grâce à la mise en place d’un bas de contention, ou par la mise en place d’une bande compressive. Les deux solutions sont satisfaisantes.
La compression agit au niveau de la circulation et comme la glace, elle permet une diminution de l’œdème. Lorsque l’œdème diminue, la diminution de la pression dans l’articulation apporte un soulagement important.
Il existe des produits permettant de faire une cryothérapie accompagnée d’une compression.
Élévation
Élévation
Elle va dans le même sens que les deux points précédents. Le fait d’avoir la jambe surélevée le plus souvent possible, permet un meilleur retour du sang et améliore le drainage de l’œdème.
Une astuce consiste à mettre un dictionnaire sous le matelas au niveau des pieds, pour créer cette élévation toute la nuit.
Quels examens pour une entorse du genou ?
Suite à une entorse du genou, consulter votre médecin est incontournable. C’est lui qui devra définir la gravité du traumatisme, et donc la prise en charge.
Il effectuera dans un premier temps un interrogatoire pour comprendre le contexte de l’événement, puis il commencera l’examen clinique. Lors de cet examen il effectuera un certain nombre de tests pour l’orienter vers le diagnostic.
La recherche d’un tiroir est primordiale pour définir l’atteinte d’un ligament croisé. On appelle cela le test de LACHMAN.
Lors de ce test, le praticien essayera de ressentir la présence du ligament croisé antérieur, par un mouvement sec qui devrait être stoppé par le ligament. Cependant l’œdème (gonflement) et la douleur peuvent rendre difficile cette exploration.
Il faudra en cas de doute sur l’atteinte d’un ligament croisé pratiquer une IRM pour valider le diagnostic et décider ensuite d’une intervention chirurgicale. Cette décision dépendra évidemment du contexte. Dans le cas d’une reprise d’activité sportive intensive, elle est souvent très fortement conseillée.
Dans le cadre d’une atteinte des ligament collatéraux, aucun examen n’est nécessaire, seul l’expérience clinique du praticien suffit à poser le bon diagnostic.
Priorité à la réhabilitation
Hormis dans le cadre d’une atteinte des ligaments croisés, qui implique une prise en charge très particulière, les suites de l’entorse de genoux sont assez classiques mais doivent être respectées.
- Un accompagnement chez un professionnel de la rééducation est plus que conseillé pour mener à bien une réhabilitation correcte. Les priorités seront mises sur la récupération des amplitudes de l’articulation. En claire il faut plier à nouveau le genou sans douleur.
- Le drainage de l’œdème grâce à des massages circulatoires ou des drainages lymphatiques va aider à retrouver un genou “sec”.
- Un massage spécifique sur les ligaments après le respect de 3 à 4 semaines de repos, permettra d’éviter la fibrose des tissus.
- Une re-musculation spécifique et guidée des différents groupes musculaires amènera vers un retour de la fonction de la jambe, c’est à dire en premier lieu la marche. Le muscle quadriceps est le plus connu. Il est incontournable et va permettre de concert avec les ischio jambiers un verrouillage du genou. Cet ensemble musculaire dit antagoniste va être le protecteur de l’articulation. Cependant les triceps suraux, et les fessiers sont aussi incontournables pour assurer le maintien de l’articulation.
- Les protocoles de musculation devront être scrupuleusement respectés. Il faudra toujours commencer par de l’isométrique. L’électrostimulation pourra par ailleurs aider à retrouver plus rapidement une bonne trophicité musculaire.
L’importance de la progression dans la contrainte de charge est primordiale.
- L’effort soumis au genou blessé doit être suffisant pour progresser dans la récupération, mais aussi respectueux des limites de la douleur pour ne pas replonger dans un cycle inflammatoire et douloureux. Les bons conseils et les bons exercices dans une progression cohérente sont la clé d’un retour en santé serein.
- Il faudra également apprendre à appréhender la douleur. Elle est là comme un signal d’un danger ou d’un abus. Mais elle peut également devenir handicapante si elle ne correspond plus à une blessure réelle. Il arrive parfois qu’elle se mêle à du stress (“Vais-je pouvoir rejouer un jour”) et de l’émotionnelle (“mon genou est foutu, je suis fini”).
- Une telle dérive de la sensation douloureuse doit être éviter par une prise en confiance progressive dans l’effort. Travailler avec des objectifs est pour ce faire très important. Avoir des paliers de progression permet de célébrer des mini victoires et de voir le bout du tunnel par étape.
Augmenter voss chances de cicatrisation : les remèdes naturels
Plusieurs techniques peuvent améliorer la récupération du traumatisme.
- On retrouve des cataplasmes à l’argile verte qui apportent les minéraux nécessaires au corps pour favoriser l’activité cellulaire de cicatrisation. On trouve de l’argile verte sous forme de poudre à mélanger à de l’eau ou directement sous forme de gel. Il suffit de recouvrir l’articulation entièrement d’argile. Entourer l’articulation ainsi badigeonnée de plusieurs couches de cellophane et laisser agir plusieurs heures.
- Les huiles essentielles peuvent également être d’un soutien précieux. Appliquer un mélange à base de différentes huiles 3 fois par jours pendant 5 jours. Les huiles essentielles à utiliser sont : Hélichryse Italienne, Eucalyptus Citronné, Lavandin Super, Menthe Poivrée et un macérât huileux d’Arnica.
Retour à l’origine du mal : mais que se passe-t-il exactement lors d’une entorse ?
On appelle entorse une lésion d’un ou plusieurs ligaments. Un ligament est un élément fibreux classiquement accroché sur deux os engagés dans une même articulation.
Son rôle principal est d’être un informateur sur les positions des os dans l’articulation. Lors de chaque mouvement, le ligament, via ces récepteurs, donne en temps réel les informations concernant l’articulation au système nerveux.
Si lors d’un mouvement, les deux os s’écartent de façon trop importante devenant potentiellement délétère pour l’intégrité de l’articulation, le ligament est censé envoyé un message alerte au niveau de la moelle épinière, qui de manière réflexe déclenche une réponse musculaire. Cette réponse rapide est censée rattraper le mauvais mouvement entre les deux os.
Parfois hélas, la rapidité du mouvement est supérieure à celle du message alerte lancé par le ligament. La tension due à l’écartement ne peut alors pas être soutenue par la structure du ligament qui n’est pas prévue pour ça. Pour faire simple si ça tire trop vite, le ligament casse avant que les muscles ne se contractent pour le sauver.
Alors, les fibres collagènes du ligaments se déchirent, entraînant douleur intense, inflammation (ça chauffe !!), œdème (ça gonfle!!) et par la suite impotence fonctionnelle (tu peux plus bouger correctement!!).
La forte douleur est expliquée par le rôle même du ligament. Etant un informateur il est très bien connecté (beaucoup de terminaisons nerveuses), ainsi l’information “douleur” due à l’entorse est très rapidement et très fortement remonté au cerveau.
Les conséquences de l’entorse du genou
La plus connue et la terreur des sportifs de haut niveau est l’entorse du genou impliquant le LCA (ligament croisé antérieur). Elle est très traumatisante et oblige souvent le sportif à subir une intervention chirurgicale.
Le LCA est très mal vascularisé, en effet il y a très peu de sang qui arrive jusqu’à lui. Or s’il n’y a pas de sang, le corps ne pouvant pas amener les éléments nécessaires, la cicatrisation est compromise.
Du coup, dans une grande majorité des cas il ne pourra pas récupérer naturellement. Et sans le LCA, l’instabilité du genou est telle, lors des pivots, qu’elle rend impossible la pratique sportive exigeante comme le football, le rugby… Seul les sports dans l’axe peuvent être repris après la période inflammatoires : la course, le vélo, la natation, sans risques importants.
Cependant l’intervention chirurgicale qui consiste à recréer un nouveau ligament avec un greffon nécessite une intense rééducation et une longue période de convalescence d’au moins 6 mois (dure pour un sportif de haut niveau).
Le ligament étant remplacé par un greffon, ce dernier nécessite quelques mois pour devenir assez résistant. C’est généralement un prélèvement sur un tendon qui va servir de base pour refaire un nouveau ligament. Selon le choix du chirurgien, ce sera le tendon rotulien qui sera choisi (méthode dite Kenneths Jones), ou une combinaison des tendons des muscles Droit Interne et Demi-Tendineux (méthode DIDT).
Chacune des méthodes a des inconvénients. Il y a d’autres possibilités de prélèvements mais elles sont moins répandues.
Il est extrêmement rare de retrouver une lésion unique du ligament croisé postérieur. En général, elle est associée au LCA, et signe un événement traumatisant très violent.
Les atteintes des ligaments latéraux sont également répandues mais n’obligent pas une intervention chirurgicale. Elles peuvent néanmoins être handicapantes.
Dans tous les cas une immobilisation en attelle est préconisée pendant une période de trois semaines minimums. Le temps de laisser la cicatrisation se terminer, et que l’œdème et l’inflammation s’estompent.
L’appui sur le sol de la jambe touchée est autorisé selon la gravité du traumatisme, même si souvent l’aide de cannes peut aider lorsque la douleur est trop intense.
Les causes (les plus répandues) de l’entorse du genou
Clairement, les sports dit de pivots sont les principaux responsables de cette traumatologie de la jambe. Il y a plusieurs raisons à cela. Dans le trio de tête on retrouvera le football, le rugby, et le ski.
Ces sports entraînent, dans certaines situations, un mouvement en rotation dans l’articulation qui peut être hautement destructeur sur les structures ligamentaires.
De plus, le genou se trouve dans le corps dans une situation peu favorable à la stabilité. Il est pris entre la hanche, qui est une est articulation très stable, et le pied, qui lui est posé sur le sol (même si les entorses du pied, sont fréquentes également).
On dit de lui qu’il est “un valet soumis à deux maîtres”.
Non contents de cela, les deux os qui constituent l’articulation, le tibia et le fémur, sont très longs, ce qui augmentent fortement le bras de levier. Ainsi lors de chocs indirects sur le haut du corps, lors d’un contact au foot par exemple, cela augmente le risque d’entorse pour le genou.
Dans les sports avec pivots, le corps bouge dans un sens emmenant la jambe jusqu’au pied qui lui est fixé au sol. Si le pied tient bon, alors le genou va subir les conséquences.
De plus, l’articulation du genou est très exposée, ce qui la rend vulnérable aux chocs directs.
Selon les cas, différents ligaments du corps vont être impactés.
L’articulation de genou en bref
L’articulation du genou est constituée de plusieurs articulations : articulation entre le fémur et le tibia, articulation entre le fémur et la rotule (ou patella), articulation entre le tibia et le péroné.
On ne va s’intéresser qu’à l’articulation principale, c’est à dire celle entre le fémur et le tibia.
C’est une articulation non congruente, ce qui veut dire que les deux os ne s’emboîtent pas suffisamment l’un avec l’autre pour assurer une bonne stabilité articulaire. En effet le fémur présente deux grosses boules osseuses (les condyles) face à deux surfaces plates du tibia (les plateaux tibiaux). Imaginez un ballon de foot sur une assiette…
Du coup il y a entre ces deux os quatre ligaments qui assurent que les muscles vont correctement suivre les mouvements.
Les deux ligaments centraux constituent le pivot ligamentaire de l’articulation. Ce sont les ligaments croisés. Il y a le ligament croisé antérieur et le ligament croisé postérieur. Ce sont des ligaments très puissants, parmi les plus résistants du corps. Ils assurent par leur position central un rôle de guide passif de l’articulation.
Il y a ensuite les deux ligaments latéraux de chaque côté de l’articulation : le ligament collatéral tibial qui s’accroche du fémur au tibia sur la face interne du genou, et le ligament collatéral fibulaire qui s’attache du fémur à la tête fibulaire (anciennement péroné) sur la face externe.
On retrouve également deux ménisques. Ce sont des éléments de fibrocartilage. Leur plasticité leur permet d’assurer une interface adaptée au jeu osseux.
Conclusion & Prochaines étapes
Pour finir, je dirais que mettre l’accent sur le respect de la cicatrisation puis un retour à l’effort graduel est vraiment incontournable pour retourner au plus vite dans un état de pleine santé physique.
Avoir des bons conseils pour les exercices, et comprendre comment agir de manière préventive vous permettra d’éviter le pire des scénarios : la récidive.
Avez-vous déjà eu une entorse au genou ? N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience dans les commentaires !