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Endométriose : causes, symptômes & traitements de cette maladie gynécologique

The Expert : Question2Santé.com
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L‘endométriose est une maladie gynécologique qui touche une femmes sur dix entre 20 et 40 ans. C’est une maladie peu connue et de nombreuses femmes peuvent donc en souffrir pendant plusieurs années avant qu’un diagnostic ne soit posé, ce qui retarde la prise en charge.

Cependant, il faut reconnaître que depuis quelques mois, cette anomalie gynécologique fait parler d’elle grâce à Laetitia Milot (1) notamment qui a raconté son combat contre l’endométriose. De nombreuses femmes se sentent dépassées par l’endométriose, sont épuisées par les douleurs et souvent, sont peu comprises par les médecins qu’elles consultent.

Si vous pensez souffrir ou si vous souffrez d’endométriose, nous allons répondre à toutes les questions que vous vous posez sur cette maladie, ses causes, ses symptômes et bien sûr, sur les traitements de l’endométriose.

Ce qu’il faut savoir sur l’endométriose

L’endométriose se caractérise par la présence de fragments d’endomètre anormale. Il faut savoir que l’endomètre est le tissu qui tapisse votre utérus. En temps normal, il va s’épaissir en vue d’une éventuelle grossesse et si ce n’est pas le cas, il va se désagréger et saigner, ce sont les règles et il se renouvèle par la suite.

Une femme qui souffre d’endométriose est une femme dont ce tissu continu son développement hors de l’utérus et qui ne peut donc être évacué. L’endométriose se localise principalement au niveau des ovaires avec la formation de kystes, des trompes, du péritoine et au niveau des zones situées entre la vessie, le vagin et l’utérus et les zones entre le vagin et le rectum.

Il faut savoir que la cause exacte de l’endométriose est encore aujourd’hui inconnue et que le milieu médical ne sait pas pourquoi certaines femmes en souffrent alors que d’autres non.

Les symptômes

Les symptômes de l’endométriose sont différents d’une femme à l’autre et peuvent être multiples. Cependant, dans la majorité des cas, le premier et principal symptôme est la douleur. Celle-ci se manifeste de différentes façons :

  • De fortes douleurs pendant les règles. On parle de dysménorrhée
  • Des douleurs lors des rapports sexuels
  • Des douleurs pendant la défécation
  • Des douleurs pelviennes qui sont fréquentes
  • Des douleurs lors de la miction
  • Des douleurs abdominales
  • Des douleurs lombaires

Voici les autres principaux symptômes de l’endométriose :

  • Des règles très abondantes dès le 3ième ou 4ième jour du cycle
  • Une perturbation des cycles
  • Des saignements notamment prémenstruels
  • L’apparition de kystes
  • Des diarrhées, des nausées ou une constipation
  • Du sang dans les urines ou un brûlure urinaire
  • Une fatigue chronique invalidante

Il peut arriver que l’endométriose ne provoque aucun symptôme et dans ce cas, elle est découverte lors d’un bilan de fertilité à la suite d’une difficulté à tomber enceinte.

Peut-on guérir de cette maladie ?

Malheureusement non. Il y a des périodes dans la vie d’une femme où elle n’a plus ses règles comme la ménopause ou la grossesse et qui peuvent mettre les symptômes de l’endométriose en pause.

Il existe bien sûr des traitements qui peuvent être préconisés mais à ce jour, aucun traitement ne peut éradiquer la maladie. Ceux qui vous seront prescrits n’ont qu’un effet suspensif et non curatif.

Les traitements possibles contre l’endométriose

Les traitements médicamenteux

Le principal symptôme est la douleur ressentie et elle est prise en charge par différents traitements symptomatiques. Il vous sera très certainement prescrit par exemple des antalgiques ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Mais c’est un traitement hormonal qui est le plus souvent prescrit aux femmes qui souffrent d’endométriose. Celui-ci a pour rôle d’obtenir une absence de règles (aménorrhée) et donc de réduire les douleurs :

Noréthistérone est prescrite pour les troubles liés à une insuffisance en progestérone et particulièrement ceux observés en période préménopausique, chez les patientes souffrant d’endométriose (a), chez les femmes qui souffrent de règles douloureuses ou abondantes et en tant que contraception en deuxième intention chez les femmes qui présentent une contre-indication à la contraception estroprogestative.

Celui-ci est le plus souvent prescrit car recouvert d’un progestatif, il diminue de façon considérable les règles et donc les douleurs que l’on associe à l’endométriose. Dans le traitement des symptômes de l’endométriose, ce stérilet offre une efficacité de 70 % environ.

  • Une pilule progestative

Si votre gynécologue vous prescrit une pilule progestative c’est dans le but de bloquer l’ovulation et d’empêcher la libération d’hormones qui stimulent le tissu endométrial ectopique qui est à l’origine des symptômes. L’efficacité de ce type de traitement est d’environ 40 %.

  • Une pilule oestroprogestative en continu

Ce type de traitement est très prescrit par les gynécologues pour traiter les symptômes de l’endométriose. Ce traitement consiste à la prise d’une pilule sans respecter le délai de 7 jours entre 2 plaquettes.

Cette prise en continu va provoquer une atrophie de l’endomètre et donc de la maladie et va empêcher l’apparition de règles douloureuses.

Le Danazol est une hormone synthétique qui a pour rôle de bloquer la sécrétion des ovaires afin de produire une ménopause artificielle.

  • Les analogues de la GnRH ou LHRH

Il s’agit de médicaments injectables qui ont pour but de réaliser une ménopause artificielle en faisant baisser le taux d’œstrogènes artificiellement. Il faut savoir qu’il y a des effets secondaires et que ceux-ci sont ceux de la ménopause et donc des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes et de l’ostéoporose.

Il vous sera prescrit un traitement « add back therapy » afin de palier aux effets secondaires notamment avec la réintroduction d’œstrogène sous contrôle médical.

La chirurgie

Lorsque le traitement médical prescrit n’est pas efficace et n’arrive donc pas à calmer les douleurs ressenties ou lorsque la maladie progresse, la chirurgie d’exérèse des lésions réalisée par coelioscopie peut être envisagée.

Cette intervention va consister à enlever les nodules ou les kystes qui sont à l’origine des douleurs. Elle a la particularité d’être efficace plus longtemps. Votre médecin ou gynécologue en parlera avec vous car comme tout acte chirurgical, il y a des risques dus notamment à l’anesthésie.

Le diagnostic

Si vous pensez souffrir d’une endométriose, vous devez consulter votre médecin (qui vous enverra très certainement consulter votre gynécologue) ou directement votre gynécologue. Plusieurs examens peuvent être réalisés pour poser un diagnostic :

Examen Gynécologique

Il consiste à une inspection puis à une palpation. Le toucher vaginal va notamment localiser les lésions et les kystes. Pour un diagnostic plus efficace, il est recommandé de le réaliser en période menstruelle.

Votre gynécologue peut également réaliser un toucher rectal en complément s’il suspecte une atteinte au niveau de la paroi postérieure notamment si vous vous plaigniez de douleurs lors de la défécation.

Examen Imagerie Médicale

Une échographie pelvienne peut vous être prescrite. Elle permet de situer des kystes d’endométrioses qui sont hors de l’utérus. Elle va également permettre d’explorer la zone entre l’utérus et l’aire rétrocervicale.

Une radio de l’utérus et des trompes (hystérosalpingographie) va permettre quant à elle de chercher des signes indirects de l’adénomyose ou les problèmes de perméabilité des trompes de votre utérus. Une échographie endorectale et une IRM peut également être réalisée. Cette dernière est des plus fiables.

Votre gynécologue peut également demander un bilan biologique ou une coelioscopie.

L’infertilité : la complication la plus fréquente

Le risque d’infertilité est l’une des complications les plus importantes de cette maladie. Elle peut en effet perturber la fertilité d’une femme qui en souffre car les tissus qui sont présents en excédent dans la maladie vont empêcher le bon fonctionnement des ovaires.

Le tissu utérin déplacé peut perturber la nidation de l’ovule fécondée ou la présence d’un kyste peut empêcher la fécondation. C’est d’ailleurs souvent lors d’un bilan d’infertilité qu’est découvert l’endométriose.

Alors comment permettre aux femmes qui souffrent de cette maladie d’avoir un enfant ? Plusieurs solutions sont possibles et ont fait l’objet de différentes études. C’est le cas pour la stimulation ovarienne et l’insémination artificielle, la fécondation in vitro ou la FIVETE.

Ces études ont montré un taux de grossesse par cycle de 11 % avec une insémination artificielle, 47 % avec FIVETE et 44 % avec FIVETE après un échec de l’insémination artificielle.

Il est important de savoir qu’il ne faut pas confondre infertilité et stérilité. En effet, la plupart des femmes qui sont atteintes de cette maladie seront enceintes, que cela soit spontanément soit après un traitement.

Comment vivre avec une endométriose ?

L’endométriose ne provoque pas que des douleurs physiques. Elle peut en effet apporter une grande souffrance psychique. C’est une maladie mal connue, son diagnostic n’est pas souvent établi par les médecins et les traitements peuvent être lourds au quotidien sans parler de la difficulté à tomber enceinte.

Quand une femme en souffre, son partenaire en souffre également et toute la famille. Ces femmes ont besoin d’être écoutées. Une prise en charge psychologique peut donc être bénéfique pour que les patientes trouvent enfin le soutien qu’elles recherchent.

Certaines patientes vont ressentir le besoin de parler de leurs douleurs alors que d’autres veulent simplement une écoute et partager les difficultés qu’elles ont à tomber enceinte. Il est très fréquent que certaines femmes soient dans un premier temps soulagées de mettre un mot sur leur maladie et ses douleurs.

Elles ressentiront un besoin d’en parler mais plus tard. Certaines ressentiront le besoin d’en parler tout de suite. Si vous sentez que vous avez besoin d’en parler, n’hésitez donc pas à le faire !

Questions fréquentes à propos de l’endométriose

Il y a très certainement tout un tas de questions que vous vous posez sur l’endométriose. Nous avons donc noté les principales questions qui restent souvent sans réponses dans les différents forums consacrés à l’endométriose. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à nous les poser ou à les poser à votre médecin traitant ou à votre gynécologue.

Peut-on prévenir l’endométriose ?
Il est aujourd’hui impossible de prévenir l’apparition de lésions endométriales.
Est-elle une maladie héréditaire ?
Selon certains chercheurs, il semblerait en effet que certains gènes peuvent prédisposer à cette maladie mais à ce jour, personne ne sait de quels gènes il s’agit.
Quels sont les facteurs de risque ?
Des règles prolongées, les premières règles à un âge précoce, des douleurs menstruelles intenses à l’adolescence, des malformations génitales et des règles abondantes peut être des facteurs de risque.

Conclusion

Grâce aux témoignages de « célébrités » qui en souffrent, qui témoignent de leur combat pour avoir un diagnostic et qui réussissent à avoir un enfant, l’endométriose est aujourd’hui une maladie plus connue et reconnue qu’il y a encore quelques années.

Il est important de bien connaître les symptômes et d’aller consulter votre gynécologue. Même si c’est une maladie qui n’a pour l’instant pas de traitements pour la vaincre, il existe des solutions pour soulager les symptômes et les mettre en sommeil. N’hésitez pas à en parler à votre médecin.