La grossesse est ce moment de bonheur qui change toute une vie, aussi bien chez la femme que chez l’homme. Malheureusement, cette période exaltante de la vie de couple est remplie non seulement de bonheur, mais aussi de quelques maux plus ou moins désagréables.
Vous faites peut-être partie des nombreuses femmes qui sont prises au dépourvu par les nausées, touchées par les hémorroïdes ou les trop fréquentes envies d’uriner. Pourtant, si l’on peut facilement évoquer ses nausées et lourdeurs dans les jambes, on est souvent plus réticente à aborder ses problèmes d’hémorroïdes.
Nous décortiquerons dans cet article les causes de prévalence des hémorroïdes durant la grossesse, ainsi que les principales voies de traitement adéquates.
Au sommaire
Les deux types d’hémorroïdes
En France, le problème d’hémorroïdes toucherait près de 30% de la population. Par ailleurs, 1 personne sur 2 reconnaît avoir déjà connu des troubles hémorroïdaires au cours de sa vie, selon une étude entreprise en 1992 par le Med Chir Dig.
Cette pathologie se traduit par la formation de varices dans le rectum, provoquant l’inflammation et le renflement des veines dans l’anus et au niveau du rectum inférieur. Deux types différents d’hémorroïdes peuvent survenir :
- Les hémorroïdes internes, localisées à l’intérieur du rectum. Se caractérisant surtout par leur saignement, ces hémorroïdes sont souvent indolores, même si certains patients ressentiront de l’inconfort.
- Les hémorroïdes externes, en revanche, donnent l’impression d’une formation caillouteuse molle autour de l’anus. Il s’agit de petites hémorragies localisées sous la peau.
En outre, il est également possible de souffrir d’hémorroïdes internes de type prolabées, lorsqu’une hémorroïde interne a poussé à travers l’anus. Selon les circonstances, il peut s’agir ou non d’une forme douloureuse d’hémorroïdes internes.
Les symptômes des hémorroïdes
La grossesse amène beaucoup de changements dans le corps. Cette évolution rend difficile l’identification des changements normaux et des maladies qui pourraient nécessiter un traitement. A chaque fois que vous avez des doutes sur des signes particuliers, n’hésitez donc pas à consulter un professionnel de santé.
Parmi les symptômes courants d’hémorroïdes figurent démangeaisons ou sensation de brûlure, présence de sang dans les selles, douleur aiguë intermittente près de l’anus, renflement autour de l’anus, douleur pendant ou après les toilettes, pression inconfortable dans les parties digestives basses.
Par-dessus tous ces symptômes, un saignement digestif bas doit vous inciter à contacter un médecin le plus rapidement possible.
Les hémorroïdes durant la grossesse
Vous vous demandez peut-être pourquoi les femmes enceintes sont plus exposées aux hémorroïdes ? Ces dernières sont plus fréquentes au cours du dernier trimestre de la grossesse et au cours du premier mois suivant la naissance.
Les facteurs de risque sont aussi divers que nombreux, et comprennent, entre autres, la constipation, les antécédents d’hémorroïdes, la pression exercée par le poids du nouveau-né (en particulier si son poids est supérieur à 3,8 kg), et la pression qui se produit pendant l’accouchement.
Durant la grossesse, la quantité de sang ainsi que la pression exercée sur le périnée et le rectum contribuent souvent à la formation d’hémorroïdes. L’augmentation du volume sanguin peut vous rendre plus sensible aux hémorroïdes si vous avez tendance à rester debout pendant une période prolongée ou, au contraire, si vous restez assise sur des surfaces dures.
De même, le fait de se lever brusquement peut également favoriser cette maladie.
Le volume sanguin et les hémorroïdes
Pendant la grossesse, l’augmentation du volume sanguin entraîne la dilatation des veines. Lorsque ces dernières subissent la forte pression exercée par l’utérus (tout au long de la croissance du fœtus), elles sont sujettes à la formation de varices, entraînant un renflement et une dilatation.
La constipation et les hémorroïdes
Durant la grossesse, vous passez probablement plus de temps à vous inquiéter de votre système digestif. Entre la nausée, la constipation chronique, les dégoûts envers certains aliments, beaucoup de problèmes occupent votre esprit durant les premiers mois de grossesse.
En vérité, la digestion plus lente pendant cette période, associée au besoin accru d’hydratation, augmente le risque de constipation. Or, cette dernière peut à son tour multiplier le risque de développer des hémorroïdes.
L’idéal serait alors de rester constamment hydratée et de consommer régulièrement des aliments riches en fibres (issus des légumes frais et verts, et non des pains et céréales qui exercent l’effet contraire) afin de réduire le risque ou la gravité des hémorroïdes.
Dès l’apparition des symptômes suivants, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé :
- douleur persistante au niveau de votre abdomen ou près de votre anus,
- si les symptômes ne s’améliorent pas ou s’aggravent dans les 7 jours,
- des changements permanents dans votre système pendant plus de 7 jours.
Comment traiter les hémorroïdes ?
Aussi inconfortables qu’elles puissent être, les hémorroïdes ne sont souvent que temporaires, et peuvent tout-à-fait être traitées. Et la bonne nouvelle, c’est que vous avez le choix entre les remèdes naturels, le changement de vos habitudes alimentaires et le traitement médicamenteux.
Seulement, pensez toujours à vous renseigner auprès d’un médecin, avant de prendre quoi que ce soit.
Les traitements médicaux
Parfois, les régimes alimentaires et les remèdes naturels n’améliorent pas suffisamment votre état de santé. Dans ces circonstances, nous vous recommandons de parler à votre médecin de toutes les voies de traitement médical adaptées.
De plus, tous les traitements contre les hémorroïdes ne nécessitent pas d’ordonnance, mais leur efficacité peut varier. Ce serait donc une raison de plus pour contacter un professionnel de santé qui vous orientera vers le bon médicament. Parmi les traitements médicaux courants figurent :
- l’application d’un suppositoire ou d’un onguent astringent,
- l’utilisation de compresses médicinales
- la ligature élastique,
- l’injection d’agents antifongiques,
- et la chirurgie.
Le changement dans vos habitudes alimentaires
Comme nous venions de le dire quelques paragraphes plus haut, un régime riche en fibres peut prévenir la constipation : vous ne devez pas manquer de légumes frais, fruits et céréales entières. Buvez beaucoup d’eau pour rester hydratée tout au long de la journée.
Aussi, limitez les céréales transformées (pains, gâteaux, biscuits, pâtes…), souvent pauvres en fibres et difficiles à digérer. Lorsque vous cuisinez, utilisez toujours de l’huile de noix de coco ou de l’huile d’olive pour le bon fonctionnement de vos intestins. En effet, les noix de coco et l’olive constituent une source de graisse saine qui limite l’apparition des hémorroïdes.
Les remèdes naturels
Beaucoup de femmes enceintes préfèrent se limiter aux remèdes naturels pour le traitement de leurs hémorroïdes temporaires. Ces traitements incluent entre autres :
- l’hamamélis qui devra être appliqué sur la zone concernée afin de réduire l’enflure ou le saignement,
- l’application de bicarbonate de soude sur la zone pour réduire les démangeaisons,
- un bain chaud régulier pendant 10 minutes,
- une couche d’arnica appliquée sur la zone touchée,
- et l’acupuncture qui favorise une meilleure circulation sanguine.
En fait, les remèdes naturels sont aussi nombreux et diversifiés que les médicaments disponibles dans les pharmacies. En tout cas, assurez-vous qu’ils n’interagissent pas avec les changements physiologiques qui s’opèrent normalement pendant la grossesse.
En résumé, pour éviter les hémorroïdes pendant la grossesse, la meilleure précaution consiste « à vous éloigner de la constipation ». En addition, pensez à suivre un régime alimentaire riche en fibres (fruits et légumes frais), à boire beaucoup d’eau (et spécialement du jus de pruneaux) et à éviter les aliments qui ne font pas bon ménage avec la grossesse.