tabou et sodomie

La sodomie, un tabou à dépasser !

The Expert : Charlie Tantra
Updated

Ah la sodomie ! Elle fait peur, elle fait envie, elle dégoûte ou elle fascine… En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est que cette pratique sexuelle transbahute encore avec elle nombre de préjugés et de fantasmes !

Pourquoi y a t-il autant de tabous sur cette pratique employée depuis des siècles, non seulement par les humains mais aussi par nombre de nos congénères mammifères ?

Pourquoi « enculé » est devenu une insulte suprême alors que personne ne se traite de pénétré ?

Nous allons voir dans cet article que notre sexualité est souvent (et malheureusement) liée à plein d’autres choses qui n’ont rien à voir avec nos envies…

Morale et pouvoir

Il y a fort longtemps, on s’enculait joyeusement et ça ne posait de problèmes à personne, bien au contraire !

religion et tabou

Mais les religions sont passées par là, ainsi que la volonté commune malheureusement à pas mal d’humains de soumettre, et donc d’instaurer un gagnant et un perdant, un fort et un faible, un dominant et un dominé. Et d’un coup, le sexe est devenu bien moins libre…

En même temps, on ne soumet pas des gens libres. Il est essentiel d’instaurer dogmes et interdits pour habituer la masse à se soumettre à une autorité supérieure.

Et oui, même le sexe, ou plutôt surtout le sexe, c’est politique !

Le jugement sur la passivité

Donc, au départ, disais-je, on s’enculait joyeusement !

Prenons pas exemple la Grèce antique. On a tous cette image d’hommes en jupettes qui, par pure fraternité, s’enfilent joyeusement !

tabou sodomie et antiquité

Alors oui, mais non. Déjà à cette époque, le sexe n’était pas si libre que ça ! Car on pouvait pratiquer la sodomie, oui, mais sous certaines conditions.

Celui qui pénétrait, c’était l’enseignant, celui qui se faisait pénétrer, c’était l’élève honoré d’être ainsi initié par son maître. Mais on avait pas le droit dans l’autre sens, c’était dégradant.

Au temps de l’empire romain, les orgies battaient leur plein. Et pourtant la sodomie était aussi soumise à condition. Un citoyen libre pouvait enculer à tout va, hommes comme femmes, et surtout des esclaves.

Par contre, qu’un citoyen libre se fasse enculer, et c’était la fin de son honneur et de sa réputation.

Seuls les esclaves ne perdaient rien en se faisant pénétrer, logique ils étaient déjà tout en bas de l’échelle sociale.

Quant aux femmes… on s’en fout, c’est des femmes, ça compte pas !

On voit donc clairement qu’enculer, no souci, l’honneur est sauf ! Par contre, se faire enculer ça pose un réel problème.

En somme, être actif c’est valorisant, c’est la place de l’homme fort, la place du dominant ! Par contre, la place à éviter à tout prix c’est celle de celui qui reçoit la pénétration, qui est par conséquent… dominé !

Vous comprenez mieux pourquoi les femmes comptent pour du beurre. Ben oui, de base elles font partie du sexe faible, c’est des dominées vu qu’elles se font pénétrer !

Le tabou religieux

A ce jugement de valeur sur celui qui se fait pénétrer vient se rajouter le tabou religieux.

Pour les religions monothéistes, le but de la sexualité c’est la reproduction ! Et se reproduire avec un rapport anal, c’est pas évident évident…

tabou sodomie et religion

Il faut savoir qu’au départ, sous l’appellation « crime de sodomie » on englobait plein de trucs.

En fait, toutes les pratiques sexuelles qui n’avaient pas pour but la reproduction. Donc la masturbation, la fellation, le cunnilingus, la sodomie bien sûr mais aussi le coït interrompu et évidemment l’homosexualité !

Le but c’est pas le plaisir, c’est de faire des marmots ! Wahou, d’un coup la sexualité c’est vachement moins fun. C’est un pénis dans un vagin, avec éjaculation interne. Quelle tristesse…

A l’heure actuelle, il existe encore des pays ou des états où la sodomie est un crime, passible d’amende, de prison voire de peine de mort !

Et oui, un monde libre où les humains vivront heureux, c’est pas encore ça…

Une autre vision de la sodomie

Alors, grande nouvelle, on peut sortir de la vision étriquée du rapport de force dominant / dominé.

Tournons-nous pour cela vers une vision plus orientale. D’ailleurs, les orientaux n’ont pas ce souci, que ce soit dans le tantrisme ou le kama sutra, la sodomie ne pose aucun souci. C’est même un moyen assez génial d’expérimenter vraiment la réceptivité.

Et d’unir enfin le Yin et Yang en nous.

Petit préambule :

En énergétique, on parle d’énergie Yin et Yang.

Yin est le principe réceptif. Il est l’égal de Yang. Yin est associé au féminin, à la gauche, à la douceur, au sombre, à la nuit, à la profondeur, à la vallée, au non-être, il est l’humide.

yin yang

Yang est le principe actif. Il est l’égal de Yin. Yang est associé au masculin, à la droite, à la dureté, au clair, au jour, à la surface, à la montagne, à l’être, il est sécheresse.

Yin a un noyau Yang. Yang a un noyau Yin.

Chacun porte en lui Yin et Yang. Nous sommes tous fait d’énergie féminine et masculine.

Il n’y a pas de jugement de valeur entre le Yin et le Yang. L’un ne vaut pas mieux que l’autre. Ces énergies sont égales et complémentaires.

L’homme, par essence, est YANG Yin, tandis que la femme est YIN Yang.

On évacue la notion de domination.

Il n’y a pas de rapport de pouvoir puisque Yang et Yin sont équivalent. Ce n’est ni mieux ni moins bien d’être actif Yang (celui qui pénètre) ou réceptif Yin (celui qui reçoit la pénétration).

Ca, déjà, c’est énorme ! On enlève tout le poids du rapport de force, du sempiternel dominant/dominé.

D’un coup, la sexualité peut redevenir ludique, juste un moyen d’explorer à deux le plaisir et en plus de connaître un peu mieux notre énergie.

Celui qui reçoit la sodomie va être réceptif, donc Yin. Celui qui donne la sodomie sera actif, donc Yang

Si c’est une femme qui reçoit la sodomie, elle va donc passer de YIN Yang à YIN Yin. Et donc expérimenter totalement sa part féminine, sa part réceptive. On verra d’ailleurs que le récepteur n’est pas passif, contrairement à ce qu’on pourrait croire.

Si c’est un homme qui reçoit la sodomie, il va passer de YANG Yin à YANG YIN et découvrir un peu mieux sa part réceptive.

Et à l’inverse, un homme qui donne une sodomie passe de YANG Yin à YANG YANG, ce qui va demander de la maîtrise car d’un coup il n’est plus qu’actif.

Tandis qu’une femme qui donne une sodomie passe de YIN Yang à YIN YANG, expérimentant ainsi beaucoup plus sa part active.

sexualité et équilibre

Oui, car l’anus a ça de formidable, c’est qu’il est unisexe !

C’est un organe qui permet de recevoir une pénétration, pareillement innervé et donc pareillement érogène chez l’homme que chez la femme.

Petit rappel au passage : la pratique sexuelle, quelle qu’elle soit, ne définit aucunement l’orientation sexuelle.

Donc un homme qui se fait pénétrer n’est pas homosexuel, il découvre juste la position Yin dans la sexualité. Tout comme une femme qui pénètre n’a pas la moustache qui pousse et des poils sur le torse.

Avec la vision de l’énergétique chinoise et du tantrisme, l’expérience de la sodomie devient, au-delà d’une pratique sexuelle, une expérience de conscience. Car chacun, qu’il reçoive ou donne la sodomie, explore et découvre une autre facette de son énergie. Tout en prenant du plaisir ! Que demande le peuple ?

Le pouvoir de choisir !

Alors soyons clair, la sodomie n’est pas une fin en soi. Mais je trouve important de savoir d’où viennent la plupart des blocages et des tabous qui gravitent autour de la sodomie.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, bien souvent ce n’est pas qu’on n’aime pas ça, d’ailleurs, comment savoir si on n’a jamais essayé !

C’est juste qu’on continue à accepter et valider une tradition, une morale qui n’est pas la nôtre ! C’est juste un héritage, qu’on peut accepter passivement. Ou bien on peut choisir de décider par soi même.

sexualité et tabou

 

Allez, je vous raconte un peu ma vie.

Au départ, j’étais carrément anti sodomie. Que les autres pratiquent, aucun souci, mais la sodomie ne passerait pas par moi ! Jamais !

Et puis, quelques années plus tard, un chéri m’a proposé de tenter. Il y est allé en douceur, et j’ai expérimenté ma toute première pénétration anale. Et j’ai aimé ça ! Sauf qu’après, le gredin est devenu obsédé de la sodomie. Il n’y avait plus que ça qui l’excitait. Ce qui m’a carrément bloqué car j’avais la sensation d’être dominée, pas prise en compte.

Du coup, rebelote, reblocage. Cette fois-ci, c’était sûr et certain, la sodomie et moi, c’était fini à jamais !

Et puis, j’ai eu un autre chéri. Face à mon refus total et systématique, il m’a juste offert un bouquin, Osez la Sodomie, de Coralie Trinh Thi. Et ça a changé ma vie !

livre osez la sodomie

Ben oui, en comprenant que mon refus absolu découlait d’un choix passif, ça m’a super énervée.

J’aime bien pouvoir choisir, en âme et conscience, ce que je veux ou pas. Là, je n’avais qu’une vision étriquée de cette pratique, totalement conditionnée par des siècles de tradition judéo-chrétienne et de domination du pénétrant.

Coralie_Trinh_Thi
Coralie Trinh Thi photographiée par John B. Root sur le tournage du film Exhibition 99 (1998).

Coralie Trinh Thi m’a amené une tout autre vision de la sodomie. Une vision énergétique, qui sortait enfin du fameux dominant / dominé, fort / faible.

Mieux, elle m’a carrément donné envie de réessayer !

Depuis, la sodomie fait partie intégrante de ma sexualité. Je ne suis plus limitée par une morale que je n’ai pas choisi, des préjugés inconscients.

Et ça m’a permis de vraiment expérimenter la position de l’accueil et de la réceptivité. Dans le sexe, mais aussi dans la vie !

Et vous, vous en dites quoi ?

Prochainement, je vous parle de plaisir et sodomie.

Quelques conseils de base pour réussir sa première sodomie, et les suivantes d’ailleurs !

 

 

Alors, est-ce que cet article vous a permis de réfléchir différemment à cette pratique ?

N’hésitez pas à nous donner votre avis en commentaires, ou à le partager sur les réseaux sociaux !