La dyspareunie concerne une femme sur dix et est considérée comme l’un des troubles sexuels féminins les plus répandus après l’anorgasmie. Dès que l’on parle de problèmes concernant la sexualité, les tabous s’installent malheureusement.
Celles qui souffrent de ces douleurs n’osent donc pas en parler dans la majorité des cas. Il faut toutefois savoir qu’il existe des solutions pour en venir à bout selon la cause de votre dyspareunie. Souffrir de ce trouble sexuel n’est pas une fatalité. Ce n’est pas non plus une pathologie rare.
Si vous souffrez de dyspareunie et que vos questions restent sans réponses, nous allons y répondre dans ce guide complet sur la dyspareunie, ses causes et ses traitements.
Au sommaire
La dyspareunie en quelques mots
La dyspareunie est un trouble sexuel caractérisé par une douleur génitale récurrente ou persistante qui accompagne toute tentative de pénétration. La douleur peut être située à un endroit précis comme à plusieurs endroits simultanément.
Si vous souffrez de dyspareunie, vous pouvez donc ressentir une douleur à l’entrée ou à l’intérieur du vagin, au niveau de la vulve ou du périnée, près de l’os pubien ou encore au niveau du clitoris, autour de la vessie et de l’urètre ou dans la région inguinale.
Elle est dite superficielle si la douleur apparaît au début de la pénétration et si vous la ressentez au niveau de la vulve, du clitoris, du vestibule et du vagin. On parle de dyspareunie profonde lorsque la douleur est quant à elle ressentie dans le fond de votre vagin et plus précisément quand le pénis touche le vagin.
On distingue également deux types de dyspareunie. La primaire est lorsque la douleur est présente depuis toujours. La secondaire est lorsque la douleur est apparue après une période de rapports sexuels sans douleurs. Contrairement au vaginisme, il faut savoir que la dyspareunie est le plus souvent secondaire.
Les symptômes de ce trouble sexuel
Les symptômes peuvent être différents d’une femme à l’autre. Certaines vont en effet ne ressentir « que » des douleurs alors que pour d’autres, la Dyspareunie peut se manifester également par :
- Une sensation de brûlures
- Une sensation de piqûres
- Une sensation de coupures
- Des picotements
- Des démangeaisons
- Des contractures spasmodiques
Les douleurs sont toutefois le symptôme commun à toutes les femmes qui souffrent de dyspareunie.
Les causes de la dyspareunie
Les causes qui provoquent une dyspareunie peuvent être nombreuses. Elles peuvent être d’origine organique ou psychologique.
Les causes organiques
Les causes organiques
- Une infection vulvo-vaginale
- Une inflammation du col de l’utérus
- Des mycoses vaginales
- Un kyste à l’ovaire
- Une endométriose
- La ménopause
- Une sécheresse vaginale
- Une étroitesse anormale du vagin
- Des lésions suites à un accouchement comme une épisiotomie
- Un utérus rétroversé
- Le vaginisme
Les causes psychologiques
Les causes psychologiques
- Une mauvaise image de son corps
- Une mauvaise entente avec son partenaire
- Un manque de désir
- Une dépression
- Une anxiété ou du stress
- Une éducation sexuelle stricte
- Un abus sexuel
- Des rapports sexuels sans désir
Il est important de consulter votre médecin pour définir la cause de votre dyspareunie.
Quand consulter ?
Si vous ressentez une douleur lors de la pénétration depuis un certain temps, il est conseillé de consulter d’abord votre médecin traitant. Il pourra déterminer si la cause est organique ou psychologique. Selon la cause, il vous dirigera vers un gynécologue ou un sexologue. Ne tardez pas à consulter quand :
- La douleur apparaît à chaque rapport sexuel
- La douleur est ressentie au fond du vagin
- La douleur persiste après le rapport sexuel
- La douleur s’accompagne de démangeaisons ou de sécheresse vaginale
Il est important de ne pas laisser la situation s’installer. La première raison sont les douleurs bien sûr. Mais la dyspareunie fait que les femmes se sentent anormales, ont honte, se replient sur elles-mêmes. La douleur fait également qu’elles ne veulent plus avoir de rapports sexuels et cela entraînent des disputes voire des ruptures dans un couple.
Dyspareunie : quels traitements ?
Selon la cause de la dyspareunie, les traitements sont différents. Il est très fréquent que ce trouble sexuel nécessite une combinaison de traitements d’ordre physique et psychothérapique. Voici les traitements les plus reconnus pour ne plus souffrir de dyspareunie :
- Le gel lubrifiant
Le gel lubrifiant est souvent le premier traitement mis en place. A utiliser pendant le rapport sexuel, il facilite la pénétration et peut donc diminuer les douleurs. Le gel lubrifiant est également reconnu pour accentuer les sensations de plaisir.
- La chirurgie
Dans certains cas précis, la chirurgie peut être nécessaire. C’est notamment le cas lorsque la cause est une endométriose ou des tumeurs. La chirurgie est souvent combinée à une psychothérapie.
- Un anesthésiant local
Sous forme de pommade à base de lidocaïne, l’anesthésiant local doit être appliqué durant plusieurs semaines avant les rapports sexuels. Il permet en effet de diminuer voire de faire disparaître les douleurs. Il est à utiliser en attendant soit de trouver la cause soit en association avec une sexothérapie ou psychothérapie.
- Une substitution hormonale
Si la dyspareunie est liée à la ménopause et ses symptômes, un traitement hormonal substitutif peut être prescrit
Si la cause de la dyspareunie est une infection, votre gynécologue mettre en place un traitement médicamenteux.
Sexothérapie et psychothérapie : efficaces ?
Dans la majorité des cas, une sexothérapie est conseillée dans le cas d’une dyspareunie. La physiothérapie pelvienne est par exemple l’un des plus efficaces. Elle permet en effet d’agir sur la douleur mais également sur la tension musculaire locale. Elle a pour rôle de relaxer les muscles de la région pelvienne.
Elle est efficace grâce à des techniques manuelles, des exercices de contraction et de relaxation des muscles etc. Des dilatateurs vaginaux peuvent également être conseillé.
Durant les séances, il y a une prise en charge psychosomatique et elles permettent également de faire découvrir aux femmes leur propre anatomie.
La sexothérapie cognitive et comportementale a des très bons résultats. Avec pour rôle une désensibilisation progressive de l’anxiété liée à la pénétration et à la crainte de nouvelles douleurs, son efficacité est scientifiquement prouvée. Elle va amener la patiente à reconnaître les pensées qui dirigent l’intensité de la douleur et les sentiments que le mal réveille.
Faire une sexothérapie ou une psychothérapie n’est pas simple et franchir la porte de ce type de professionnel de santé n’est jamais une chose aisée. Il est donc important de savoir que dans 80 %, une sexothérapie peut venir à bout de la dyspareunie.
La dyspareunie dans le couple
Ce trouble sexuel est bien sûr très présent dans le couple. Si vous en souffrez, il est important d’en parler à votre partenaire et de lui expliquer que les douleurs que vous ressentez ne sont pas de sa faute et notamment que ce n’est pas lui qui vous fait mal.
L’important est de ne pas garder ce trouble pour vous et de ne pas trouver des excuses pour éviter la pénétration. En parler avec lui, c’est lui expliquer que c’est une maladie à part entière. C’est aussi pourquoi pas consulter un sexothérapeute à deux. Il est important si cela ne vous gène pas de l’intégrer dans votre processus de traitement.
En attendant de trouver ce qui cause la dyspareunie, n’oubliez pas qu’il y a d’autres façons de prendre du plaisir avec votre partenaire et montrer que vous désirez votre partenaire est essentiel pour lui, comme pour vous.
Conclusion
Ses causes sont diverses mais elles ont toutes un traitement. Si la douleur persiste, il est donc essentiel de consulter un professionnel de santé. Ne tardez pas car les conséquences sur votre couple peuvent être importantes et surtout, parce que chaque rapport sexuel vous fera souffrir.
Plus vous attendrez avant de consulter et plus le désir et l’excitation sexuelle vont se faire rare et plus la dyspareunie sera responsable de détresse au niveau psychologique et au sein du couple. Il ne faut pas oublier que la cause peut être médicale et qu’il vous faudra donc un traitement médicamenteux.